Journal de la Recherche : les articles les plus lus en 2017 !
Le Journal de la Recherche fête sa première année d'existence. L'occasion de partager avec vous, chers lecteurs, le top des articles les plus lus de l'année. Tour d'horizon.
L'antibiorésistance, les insectes vecteurs de maladie, et les cancers
De nouvelles armes contre les bactéries
Pneumonies, bronchites, otites, méningites, angines, infections urinaires, panaris, septicémies… de très nombreuses infections sont provoquées par des bactéries. Nous avons tous été touchés (et le serons encore…). Nos médecins nous ont alors prescrits des antibiotiques. Ces « armes » de référence contre les bactéries ont sauvé et sauvent encore des millions de vies. Mais leur utilisation et leur emploi abusif chez l'homme comme chez les animaux a conduit à accélérer l’émergence de bactéries résistantes à ces médicaments. L’efficacité des antibiotiques est aujourd’hui est sérieusement menacée. Il y a urgence à en trouver de nouveaux, ou à développer des alternatives pour lutter contre les bactéries pathogènes.
Chaque année en Europe, 400 000 personnes sont infectées par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, dont 158 000 en France.
"Géopolitique du moustique" - Aller plus loin avec nos experts !
Après avoir exploré le coton, l’eau, le papier, Erik Orsenna, ambassadeur de l’Institut Pasteur s’attaque cette fois aux moustiques dans son nouveau livre, Géopolitique du moustique. L’occasion d’aller ici plus loin avec les chercheurs de l’Institut Pasteur pour comprendre les moustiques et les maladies qu’ils transmettent, les maladies dites « vectorielles ». Et de découvrir aussi quelques extraits du livre de notre ambassadeur.
Quand ils nous vrombissent à l’oreille, ils ne se contentent pas de pourrir nos nuits, c’est une histoire qu’ils nous racontent : leur point de vue sur la mondialisation (...)
Erik Orsenna, dans son livre Géopolitique du moustique, Petit précis de mondialisation IV, aux éditions Fayard, sorti en librairie en avril 2017.
Les cancers d’origine infectieuse
Plus d’un cancer sur six dans le monde est d’origine infectieuse. Au total, chaque année 2,2 millions de nouveaux cas de cancers découleraient d’une infection par un agent pathogène. Huit virus, une bactérie et trois parasites ont en effet été classés agents cancérigènes du groupe 1 (agents cancérigènes « certains ») par le Centre international de recherche sur le cancer, une division de l’Organisation mondiale de la santé.
Parmi eux, le virus de l’hépatite B et celui de l’hépatite C peuvent conduire à des infections chroniques et au cancer du foie, et sont responsables de plus d’un million de décès annuels. La bactérie Helicobacter pylori est, elle, en cause dans la majorité des cas de cancer de l’estomac, seconde cause de mortalité par cancer dans le monde. L’infection par certains papillomavirus est à l’origine des cancers du col de l’utérus - quatrième cause de mortalité par cancer chez les femmes. Le virus du sida est également classé cancérigène car l’immunodéficience qu’il déclenche conduit à un risque accru de cancers.
Dans les pays occidentaux, on estime que moins de 10% des cancers sont d’origine infectieuse, un chiffre qui atteint 30% dans les pays en développement.
Un beau livre sur l'Institut Pasteur et un hommage à Simon Veil
Sortie du livre "Institut Pasteur, recherche d’aujourd’hui, médecine de demain"
Alors que l'Institut Pasteur entre dans sa 130e année d’existence - les 130 ans seront célébrés le 14 novembre 2018 -, il publie un livre aux éditions La Martinière intitulé Institut Pasteur, recherche d’aujourd’hui, médecine de demain (disponible en français et en anglais). Illustré, accessible à tous, l'ouvrage explique les grands combats et les enjeux médicaux de l’Institut et du Réseau international des instituts Pasteur, et rend hommage aux hommes et aux femmes, habités par l’esprit humaniste de Louis Pasteur, qui œuvrent au quotidien pour la santé humaine et le progrès médical.
Merci Madame Simone Veil !
Simone Veil décédée le 30 juin 2017 à Paris, est une femme politique française. En 1974, elle est nommée ministre de la Santé. Elle portera notamment la loi dépénalisant le recours par une femme à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle concourut aussi à apporter un soutien financier indispensable à l’Institut Pasteur en 1975. L’Institut Pasteur lui rend ici hommage.
"C’est aussi à vous que l’Institut Pasteur doit aujourd’hui d’être ce qu’il est, et où il est !"
Les vaccins, un cas de rage en France, la Dengue en Côte d'Ivoire
Vaccins, pourquoi ils sont indispensables
En juillet 2017, des professionnels de santé se mobilisaient pour soutenir le projet de l’Etat de rendre 11 vaccins obligatoires pour les tout-petits. Le Pr Philippe Sansonetti, microbiologiste spécialiste des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur, a signé la pétition de la Société française de pédiatrie, avec plusieurs centaines de confrères spécialistes de la prime enfance. Il nous rappelle que les vaccins sont efficaces contre des maladies potentiellement graves, souvent contagieuses. Le contexte d’une couverture vaccinale nationale dangereusement insuffisante justifie selon lui l’obligation vaccinale, aujourd’hui. Cette obligation doit cependant s’accompagner d’un effort d’information.
Pr Philippe Sansonetti, chef de l'unité de Pathogénie microbienne moléculaire.
© William Beaucardet
On se vaccine pour se protéger individuellement, certes, mais aussi et surtout pour protéger les autres. En particulier les plus fragiles : les enfants et les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimés (...). C’est pourquoi je ne suis pas « pro-vaccin », mais « pro-santé de l’enfant » !
Explications et conseils suite au cas de rage survenu en France
Le cas de rage malheureux et exceptionnel, survenu en France en octobre 2017, rappelle la nécessité de se renseigner au préalable sur les risques pouvant être rencontrés lors de tout séjour à l’étranger. Maladie constamment mortelle une fois déclarée, la rage est responsable d’environ 59 000 décès par an dans le monde. Il n'existe à ce jour aucun traitement efficace une fois la maladie déclarée.
"Lors de tout séjour à l’étranger, dans les régions du monde où sévit la rage, il faut éviter tout contact avec des animaux (surtout les chiens) et, cas en cas d’exposition, consulter un centre antirabique (vaccination si nécessaire)."
L'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire diagnostique une épidémie de dengue à Abidjan
Une épidémie de dengue s’est déclarée depuis le mois d’avril 2017 en Côte d’Ivoire, à Abidjan, dans le district sanitaire de Cocody-Bingerville. C'est l'Institut Pasteur de Côte d'Ivoire qui a confirmé les cas humains mais aussi analysé par PCR les lots de moustiques capturés dans la ville d'Abidjan révélant la présence de virus de la dengue de types 2 et 3 (voir notre fiche maladie sur la dengue).
Des maladies, ou animaux vecteurs de maladies, qui préoccupent chacun d'entre nous
La phagothérapie efficace dans la maladie de Crohn
Certaines bactéries pathogènes, dites AIEC, se lient à la muqueuse intestinale et on les retrouve fréquemment chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, en collaboration avec des chercheurs de l’Université Clermont Auvergne et de la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques de Lille, ont administré un cocktail de bactériophages, par voie buccale, à des souris modèles pour la maladie. La concentration de bactéries AEIC a baissé et des symptômes ont disparu. Un espoir de futur traitement pour les patients qui souffrent de la maladie de Crohn.
Qui est le "moustique tigre", ou Aedes albopictus ?
Aedes albopictus (Skuse, 1894) ou « moustique tigre » (autrefois appelé Stegomyia albopicta), est originaire d’Asie du Sud-Est. Il est reconnaissable par la présence d’une ligne médiane d’écailles blanches sur le thorax. Ce moustique, fréquent dans son aire d’origine (y compris en Asie tempérée, Chine, Japon, Corée), a été décrit pour la première fois à Calcutta en Inde.
La rage au Cambodge
Dans son voyage autour du monde pour mieux comprendre les moustiques, et écrire son livre Géopolitique du moustique (Ed. Fayard - lire aussi notre dossier Géopolitique du moustique), Erik Orsenna s’est arrêté au Cambodge. A Phnom Penh, il a visité l’Institut Pasteur du Cambodge. L’occasion pour lui de découvrir que, outre les maladies vectorielles, une maladie oubliée comme la rage continue de sévir là-bas. Près de 600 000 morsures graves sont causées par des chiens chaque année dans la population cambodgienne… Le point sur la rage au Cambodge par Didier Fontenille qui dirige l’Institut Pasteur du Cambodge, faisant partie du Réseau international des instituts Pasteur.
Sida : des cellules du système immunitaire inné (NK) contrôlent la réplication du virus dans les ganglions lymphatiques
Des chercheurs de l’Institut Pasteur prouvent que les cellules NK (cellules tueuses naturelles du système immunitaire) migrent dans les follicules des ganglions lymphatiques et y contrôlent la réplication du virus SIV (virus de l’immunodéficience simienne). C’est une nouvelle fonction des cellules NK qui est ici découverte. La découverte a pu être réalisé grâce à l’étude de l’infection SIV chez les singes verts africains. Elle ouvre des pistes pour parvenir un jour à contrôler le VIH chez l’homme, à l’arrêt du traitement, ce qui n’est observé aujourd’hui que rarement chez quelques patients dits post-treatment controllers. Et pourquoi pas, bientôt, découvrir que les cellules NK ont, dans les ganglions lymphatiques, un rôle dans d’autres infections virales ? Ou encore lors de vaccinations ?…
Maladie de Lyme : le tamia (un rongeur) pourrait influer sur l’infection des tiques, mais le risque de transmission est plus complexe
La maladie de Lyme est due à une bactérie transmise par la piqûre d’une tique infectée du genre Ixodes. Des chercheurs de l’Institut Pasteur se sont intéressés à l’infection des tiques, en présence du Tamia de Sibérie, un rongeur suspecté d’être un réservoir pour la bactérie. Cet animal de compagnie, populaire dans les années 70, a été introduit dans certaines forêts où il prolifère aujourd’hui, comme au sud-est de Paris dans la forêt de Sénart. Les travaux ont permis de vérifier que ces tamias étaient responsables d’une augmentation d’infection des tiques. Toutefois, les tiques sont moins nombreuses là où se trouvent les tamias. Explications.