Les infections à pneumocoques sont toujours un problème de santé publique mondial. Le caractère saisonnier de ces infections, aussi frappant soit-il, reste pourtant énigmatique aux yeux de la science. Des chercheurs de l’Institut Pasteur ont enfin déchiffré les mécanismes à l’origine de la variabilité temporelle de ces infections.
Le pneumocoque est une bactérie à l’origine d’infections graves (pneumonies, méningites) et de décès fréquents (presque 3 fois plus que les accidents de voitures en France), en particulier chez les jeunes enfants et les personnes âgées. Dans les zones tempérées, les infections à pneumocoques sont fortement saisonnières avec un important pic hivernal, notamment dans les populations les plus à risque. En combinant des données épidémiologiques et météorologiques françaises entre 2001 et 2010, des chercheurs du laboratoire de Pharmacoépidémiologie et maladies infectieuses de l’Institut Pasteur ont mis en évidence le rôle majeur du climat, des infections grippales et des variations saisonnières des contacts des enfants, notamment à la période de Noël, sur la fréquence de ces infections. Ces résultats suggèrent que des mesures prenant en compte les conditions environnementales, ou une politique de santé publique ciblant certaines périodes plus particulières, pourraient permettre de réduire significativement les infections à pneumocoques.
Source
Unraveling the seasonal epidemiology of pneumococcus, PNAS, 14 Janvier 2019
Matthieu Domenech de Cellès1, Hélène Arduin1, Daniel Lévy-Bruhl2, Scarlett Georges2, Cécile Souty3, Didier Guillemot1, Laurence Watier1 and Lulla Opatowski1
1 Biostatistics, Biomathematics, Pharmacoepidemiology and Infectious Diseases (B2PHI), INSERM, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Institut Pasteur, Université Paris-Saclay, Paris, France
2 Santé publique France, Saint-Maurice, France
3 Sorbonne Université, INSERM, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de Santé Publique (UMR-S1136), Paris, France