Une situation particulièrement inédite cet été 2025 puisque des premiers cas autochtones du chikungunya ont été détectés dès le mois de juin et notamment dans le Grand Est, une toute première dans cette région. Le chikungunya est une maladie virale transmise à l'humain principalement par les piqûres de moustiques du genre Aedes. Cette maladie est caractérisée par l’apparition de symptômes tels que de la fièvre et d’intenses douleurs articulaires. Après de graves épidémies dans les départements et régions d’outre-mer et plusieurs épisodes en métropole, les autorités de santé portent une attention particulière quant à l’arrivée précoce de ces cas autochtones dans plusieurs régions.
Quelle est la situation actuelle du chikungunya en métropole à l’été 2025 ?
Depuis le début de l’année, plusieurs cas autochtones de chikungunya ont été détectés en métropole, principalement dans les départements du Sud Est où le moustique vecteur est bien implanté. La France métropolitaine fait face en 2025 à une situation inédite concernant la circulation du virus du chikungunya ; le nombre de cas autochtones enregistrés pendant le début de l'été a atteint un niveau jamais vu auparavant. Selon les sources, plus d’une quinzaine de cas ont été confirmés sur l’ensemble du territoire. On retrouve des cas d'individus malades dans davantage de régions de France (notamment la région Grand Est mais aussi Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes). Cela suscite d'autant plus d'inquiétude que, comparé aux années où des cas autochtones avaient été signalés, l’apparition actuelle intervient bien plus précocement. Les autres épidémies en France métropolitaine étaient plus tardives et la transmission restait plus au Sud avec des occurrences exceptionnelles et sporadiques.
Six départements sont placés en alerte en raison de la détection de ces cas et de la présence massive du moustique tigre, principal vecteur du virus. Face à cette situation, les autorités sanitaires ont renforcé la surveillance et intensifié les opérations de lutte contre les moustiques tigre, avec des campagnes de sensibilisation auprès du public et des mesures de démoustication ciblées.
Comment le virus du chikungunya a-t-il pu émerger en France métropolitaine ?

Schéma des deux modes d’apparition d’un cas de chikungunya
On peut distinguer deux types de cas de chikungunya : les cas importés et les cas autochtones. Un cas importé correspond à une personne qui a contracté le virus lors d’un séjour en zone endémique à savoir une région où la maladie circule habituellement et qui développe les symptômes après son retour en France métropolitaine. Un cas autochtone désigne une personne qui a été infectée localement, sans avoir voyagé dans une zone endémique ; cela signifie que la transmission du virus s’est faite sur place par l’intermédiaire d’un moustique vecteur présent en France. Cette distinction permet d’appréhender les deux voies par lesquelles le virus peut s’installer et se propager sur le territoire métropolitain.
Le chikungunya est à l’origine une maladie tropicale, mais la mondialisation des échanges et l’implantation du moustique Aedes albopictus (moustique tigre) désormais bien adapté au climat métropolitain, ont créé les conditions favorables à la circulation du virus sur le territoire. Ce moustique vecteur est une espèce dite “invasive” qui est reconnaissable par les rayures blanches arborés sur son corps.
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Quels sont les symptômes à surveiller et que faire en cas de suspicion ?
Les principaux symptômes sont une forte fièvre soudaine, des douleurs articulaires parfois invalidantes, des maux de tête, de la fatigue et des éruptions cutanées. En cas de symptômes après une piqûre de moustique, il est recommandé de consulter rapidement un professionnel de santé et d’éviter d’être piqué à nouveau pour ne pas contribuer à la transmission. A noter que le chikungunya est une maladie à déclaration obligatoire aux autorités de santé.
Comment se protéger de la maladie ? Où en sont la recherche et la prévention pour contenir le chikungunya ?
La protection repose avant tout sur la prévention des piqûres de moustiques : utiliser des répulsifs, porter des vêtements couvrants mais aussi installer des moustiquaires. Un point important est celui d’éliminer les eaux stagnantes comme les bacs à eaux, les vases autour de son domicile qui constitue des gîtes larvaires propices à la prolifération rapide de moustiques.
Coté recherche, la lutte avance sur plusieurs fronts. Les scientifiques doivent relever plusieurs défis : surveiller l’évolution et l’adaptation du moustique vecteur, développer des outils de diagnostic rapides et fiables, comprendre les dynamiques de transmission locale, et anticiper les zones à risque en fonction du climat. Parmi ces missions, des enjeux fondateurs du projet EMA-Tigre (Emergence MAladie Tigre), et ce, pour plusieurs maladies virales transmissible par le moustique.
Pour aller plus loin :
New ECDC weekly reports and guidance to tackle mosquito-borne diseases across Europe