Comment diagnostiquer la grippe ?

Cloué au lit avec 40° de fièvre, des courbatures, une grande fatigue, une toux sèche, une gêne respiratoire… c’est sûr, vous avez attrapé la grippe. Mais s’il s’agit bien là de symptômes caractéristiques de la grippe, rien ne peut vous assurer que vous tenez le coupable. Ces symptômes, regroupés sous le terme de « syndrome grippal », peuvent en effet être causés par d’autres virus respiratoires qui circulent à la même période (rhinovirus, virus respiratoire syncytial responsable de bronchiolites, essentiellement chez le nourrisson ou métapneumovirus qui déclenche lui aussi des troubles respiratoires) (10).

Un syndrome grippal, des virus respiratoires

« Donc un syndrome grippal, ce n’est pas forcément la grippe », résume Sylvie Behillil, responsable adjoint du Centre national de référence Virus des infections respiratoires (dont la grippe) à l’Institut Pasteur (Paris). Pour le médecin, le diagnostic de grippe est donc quasiment impossible à faire en se basant sur les seuls symptômes, le faisceau de présomption pouvant toutefois se resserrer si l’on se trouve dans le pic de l’épidémie de grippe saisonnière.

Une seule solution pour lever le doute : réaliser un test biologique. Le médecin peut en effet réaliser un prélèvement respiratoire en introduisant une sorte de « coton-tige » dans le nez de son patient. L’analyse de cet échantillon, qui contient des cellules contaminées, permet alors de déterminer le type de virus en présence. Des informations également très utiles pour les épidémiologistes et la mise au point du vaccin contre la grippe.

Les signes d’une complication

Si chez les personnes en bonne santé, les symptômes disparaissent avec un traitement symptomatique (médicaments contre les états fiévreux, hydratation, repos) au bout d’une semaine, il n’en est pas toujours de mêmes pour les personnes plus vulnérables (personnes de plus de 65 ans, femmes enceintes, obèses morbides, diabétiques, immunodéprimées, les nourrissons et les personnes atteintes de pathologies chroniques comme les maladies cardio-vasculaires ou les maladies respiratoires). Pour celles-ci, les conséquences de la grippe peuvent être graves car le système immunitaire ne va pas forcément réussir à contenir le virus dans les voies respiratoires supérieures. Ce dernier va alors s’aventurer plus loin dans l’organisme, entraînant lésions, surinfections et parfois même décès.

Chez les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques, la grippe peut conduire à des lésions pulmonaires et peut entraîner une décompensation de la maladie chronique ou encore une infection bactérienne qui vient compliquer la maladie (pneumonie, sinusite, otite, etc.). Chez les femmes enceintes et les nourrissons, les risques de complications sont également réels (6).

Une surveillance continue

En France, plus de 1 300 médecins généralistes du réseau Sentinelles (7) assurent une surveillance clinique de la grippe. Environ 300 d’entre eux, épaulés depuis 2015 par 116 pédiatres, réalisent une surveillance virologique en effectuant des prélèvements nasopharyngés qui sont analysés au Centre national de référence Virus des Infections Respiratoires. Les laboratoires hospitaliers participent également à cette veille, ce qui permet le suivi des virus qui circulent dans la population générale et l’anticipation de l’apparition de virus potentiellement plus virulents. « Pendant toute la période de surveillance, on vérifie que les virus identifiés dans les échantillons correspondent bien aux virus qui rentrent dans la composition vaccinale, explique Sylvie Behillil. Grâce au séquençage de ces virus, on va aussi surveiller l’apparition de nouvelles souches de virus ou encore les mutations susceptibles de favoriser la virulence ou la résistance aux antiviraux. »

C’est également grâce à ce suivi que la composition du vaccin peut être mise à jour, deux fois par an. « On fait une sélection des virus représentatifs de ce qui circule en France et on les envoie au CCOMS (Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé) de Londres, poursuit la chercheuse. Cette structure reçoit des échantillons du monde entier. Et c’est à partir de ces échantillons que l’Organisation mondiale de la santé va décider de la composition vaccinale. »

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