Le projet de Biocluster français pour l’innovation en infectiologie (BCF2I) a été retenu pour le Plan Innovation Santé 2030. Ce plan vise à renforcer la recherche biomédicale en France. Coordonné par Lyonbiopôle, et soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ce pôle d’envergure européenne a pour objectif d’accélérer les progrès dans le domaine des maladies émergentes, en collaborant notamment avec l’Institut Pasteur.
Dans le cadre du Plan Innovation Santé 2030, le Gouvernement français a annoncé le 16 mai la création de 5 clusters de dimension mondiale en les dotant de 400 millions d’euros. Parmi ces lauréats, le Biocluster Français pour l'Innovation en Infectiologie (BCF2I) a été retenu. BCF2I, coordonné par Lyonbiopôle et en collaboration avec les principales organisations nationales impliquées dans l’infectiologie, sera une des pierres angulaires des stratégies nationales d’accélération pour les maladies infectieuses émergentes MIE- NRBC et de biothérapie et bioproduction.
Un travail de collaboration
BCF2I s'appuiera sur les acteurs majeurs existants dans le domaine des maladies infectieuses tels que des centres hospitaliers de renommée mondiale (HCL, AP-HP,...), des institutions académiques publiques et privées (Institut Pasteur, Université Claude Bernard Lyon 1, Université Paris Cité, Inserm/ANRS MIE...) et de nombreux acteurs industriels spécialisés (Biomérieux, Sanofi, Boehringer Ingelheim, et de nombreuses autres grandes et petites entreprises) dans les domaines des maladies infectieuses et de la santé animale.
Il aura pour objectif de renforcer la coordination des infrastructures existantes, d'accélérer les initiatives en cours et d'en initier de nouvelles pour faire face aux pathogènes émergents et à la résistance aux agents antimicrobiens.
Adopter une approche transversale
BCF2I développera une approche "One Health" et aura 2 objectifs principaux :
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Développer un écosystème intégré et multisectoriel des maladies infectieuses qui aboutira à des résultats concrets et mesurables en termes de développement d’activités industrielles de pointe en France et de création d’emplois ;
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Préparer la France à répondre rapidement et efficacement à une future pandémie.
Six plateformes technologiques innovantes sont proposées, couvrant les quatre étapes de la chaîne de valeur des maladies infectieuses (anticipation et surveillance, prévention, diagnostic et développement de thérapies). Ces plateformes deviendront des "boosters d'attractivité" qui encourageront des investissements industriels supplémentaires dans la région.
L'expertise de l'Institut Pasteur
L’Institut Pasteur contribuera, selon ses expertises et compétences, plus particulièrement sur plusieurs sujets de recherche majeurs :
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L’étude des interactions vecteurs-hôtes
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Le développement de techniques diagnostiques
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Les questions d’ordre international partagées par les parties prenantes du réseau du Pasteur Network (33 membres dans 25 pays)
En outre, le biocluster aura pour objectif de renforcer la recherche sur les vaccins en intégrant les grands projets stratégiques de recherche en vaccinologie portés par l’Institut Pasteur, l’Inserm et le CEA.
Répondre aux urgences pandémiques
Également, BCF2I pourra tenir le rôle de "Hotline" du gouvernement français en cas de nouvelle pandémie, coordonnant une réponse académique et industrielle intégrée à l'urgence, en lien avec les besoins du gouvernement.
BCF2I hébergera et incubera des start-ups et facilitera les échanges et la mise en réseau au sein de la communauté.
BCF2I sera localisé dans le biodistrict de Lyon-Gerland et s’appuiera sur un pilier industriel solide à Lyon et deux piliers académiques puissants à Lyon et Paris.
Christophe d’Enfert, directeur général adjoint scientifique de l’Institut Pasteur
La création du biocluster BCF2I constitue une réponse aux risques liés au changement climatique, à la dégradation des écosystèmes et à la mondialisation qui entraînent une augmentation significative du risque global de pandémie et de résistance antimicrobienne. La forte augmentation de ces deux risques a mis en évidence l’importance d’une approche “One Health” qui permet d’étudier l’interface des enjeux environnementaux de la santé animale et humaine visant à mieux comprendre les facteurs impliqués dans la propagation des maladies infectieuses.
Enfin, la crise de la COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité de notre système de santé en cas de crise pandémique et la nécessité d'interventions rapides pour atténuer l'impact de ces pathogènes émergents.