Si Fani Koukouli étudie le fonctionnement du cerveau et cherche de nouvelles molécules pour lutter contre des maladies telles que la schizophrénie ou la maladie d’Alzheimer, ce n’est certainement pas un hasard.
C’est en Grèce, dans la ville portuaire de Thessalonique au bord de la mer Egée que Fani a grandi et suivi ses études. Dès l’école primaire, elle se souvient avoir été fascinée par les images des scientifiques à l’intérieur de ses manuels scolaires. Un peu plus tard, un événement inattendu bouleverse son parcours. Agée alors de 14 ans, elle se rend dans une clinique psychiatrique accompagnée de sa classe du collège et de son professeur de musique pour interpréter, à l’occasion des fêtes de Noël, des chants auprès des malades. Dans un premier temps, la jeune fille se rappelle avoir été émue, mais cette visite se poursuit dans une autre pièce de l’hôpital où sont exposés des tableaux et toutes sortes de créations réalisées par ces personnes souffrantes. Passée une certaine appréhension, Fani est impressionnée par le talent des patients et réalise que, malgré leur maladie, ils cachent des qualités insoupçonnables, telles que l’habilité, la créativité et la sensibilité. Cette expérience restera profondément gravée dans sa mémoire. Le parcours qui s’ensuit sera guidé par une curiosité insatiable pour les sciences et une volonté de mieux comprendre les maladies psychiatriques en particulier.
Un doctorat à l’Institut Pasteur
Les diplômes obtenus à l’université Aristote de Thessalonique vont se succéder : doctorat en pharmacie, master en neuroscience et parallèlement à ces études, elle intègre une équipe de recherche à la faculté pour étudier la maladie du prion. C’est dans le cadre du programme Paris-Pasteur University, qu’elle intègre l’Institut Pasteur à Paris : elle postule parmi de nombreux candidats venus du monde entier, elle est retenue, ainsi que 8 autres jeunes scientifiques. Fani démarre alors sa thèse dans l’unité de Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques dirigée par Uwe Maskos. Elle consacre quatre années de travail à l’étude du « rôle des récepteurs nicotiniques dans l’activité neuronale spontanée dans le cerveau malade et normal. »
Grâce à ses travaux, la jeune chercheuse reçoit trois prix en 2017. Elle obtient le prix Recherche en sciences biomédicales Unafam au ministère de la Santé. Puis, elle est sélectionnée par la fondation L’Oréal-UNESCO pour recevoir la prestigieuse bourse For Women in Science. Ce programme engagé, vise à encourager de jeunes chercheuses prometteuses à poursuivre une carrière scientifique, malgré les barrières et les a priori. Enfin, elle est récompensée par le prix Gandy de la Chancellerie des universités de Paris.
Dans le cadre de son post-doctorat, elle a pu proposer de nouvelles molécules thérapeutiques pour les malades atteints de schizophrénie. Aujourd’hui, toujours aussi déterminée, elle s’est engagée dans ce même laboratoire pour combattre la maladie d’Alzheimer. A ce jour, plus que jamais, elle est consciente que son travail doit contribuer à élucider les mystères du cerveau, à mettre en évidence de nouvelles avancées et surtout à améliorer la santé des hommes et des femmes.
Fani Koukouli en quelques dates
2012 : arrivée à l’Institut Pasteur dans le programme Paris-Pasteur University.
2016 : post-doctorante dans l’unité de Neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques dirigée par Uwe Maskos.
2017 : bourse L’Oréal-UNESCO For Women in Science.