Des institutions européennes de recherche s’allient contre les virus émergents

Communiqué de presse
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Afin d’améliorer les connaissances sur les modalités d’émergence de certaines maladies infectieuses et de mettre en place des moyens de lutte et de prévention efficaces, l’Union Européenne a décidé de financer à hauteur de 11,7 millions d’euros sur une période de 5 ans le projet PREDEMICS*. Ce programme collaboratif, coordonné par l’Institut Pasteur, regroupe 17 instituts européens de recherche et de santé publique. Il étudiera quatre types de virus issus du réservoir animal et à fort potentiel de transmission à l'homme en Europe.
 

 

Communiqué de presse
Paris, le 14 février 2012

 

 

Les différents épisodes épidémiques survenus au cours des quinze dernières années, tels que le virus West Nile, le SRAS ou la grippe A(H1N1), ont contraint les pouvoirs publics à rechercher des solutions et des outils pour prévenir l’apparition et la diffusion de ces nouvelles maladies, dites émergentes. Mais, contrecarrer les effets parfois dévastateurs de ces pathologies sur la santé publique mondiale dès, voire même avant la manifestation des premiers cas, nécessite de comprendre en amont les facteurs impliqués dans l’émergence des agents infectieux responsables et leur diffusion dans les populations animales et humaines.

Dans ce but, le projet européen de recherche PREDEMICS, coordonné par l’Institut Pasteur, a pour objectif d’étudier une sélection de quatre exemples représentatifs de virus, à fort potentiel de franchissement de la barrière d’espèces : le virus de la grippe, le virus de l’hépatite E, le virus de l’encéphalite japonaise et les flavivirus associés (comme les virus responsables de la fièvre de la vallée du Nil), ainsi que les lyssavirus, notamment à l’origine de la rage. Ces virus à ARN, provenant de réservoirs animaux, sont des modèles de choix pour l’étude des émergences du fait de leur mode de transmission par voies respiratoire, entérique ou par transmission vectorielle impliquant ou non des arthropodes (moustiques).

« Les efforts des équipes de recherche impliquées se focalisent autour d’un objectif majeur : la compréhension des mécanismes complexes qui régissent les relations entre le virus et son hôte. Cerner les grandes étapes de l’émergence permettra de mieux définir les stratégies de prévention à mettre en place, » explique Sylvie van der Werf, coordinatrice du programme et responsable de l’unité de Génétique moléculaire des virus ARN et du Centre national de référence du virus influenzae, à l’Institut Pasteur. Ces études auront pour but de déterminer les facteurs de risques liés aux virus (évolution, diversité d’une population virale, analyse génétique, etc.), à l’environnement (présence dans les eaux usées, capacité de persistance, etc.) et à l’hôte. Facteurs de risque qui  assurent au virus la capacité de franchir la barrière de l’espèce, puis de disséminer d’homme à homme pour parfois s'étendre rapidement dans de nombreuses régions du monde (pandémie). Un autre volet sera dédié à l’étude des interactions biologiques virus/hôte conduisant à l’adaptation virale, et aux modalités de réponse immunitaire développées par l’hôte.
Toutes ces données seront compilées dans une base destinée à être mise à la disposition de la communauté scientifique internationale. Leur analyse permettra de modéliser les trajectoires prédictibles des pathogènes dans les environnements à risques potentiels.

Le programme sera également doté d’une plate-forme d’enseignement à destination des scientifiques et des étudiants. Cette plate-forme, ou « Isabel Minguez Tudela-Training Programme », comprend plusieurs types de formations, dont des cours en ligne ayant pour objectif de favoriser les échanges d'idées, d'informations et de personnels par une approche transdisciplinaire et de promouvoir les liens avec les organisations internationales comme la FAO, l'OIE et l'OMS, les leaders d'opinion de premier plan et les universités en Europe. Outre l’aspect scientifique, il vise à sensibiliser les décideurs aux problèmes de l’émergence et à ses conséquences.

PREDEMICS est soutenu à hauteur de 11,7 millions d’euros par la Communauté Européenne pour une période de cinq ans. Il réunit des chercheurs du monde vétérinaire et de la santé publique, issus de 17 instituts européens de recherche et de santé publique.

* Preparedness, Prediction and Prevention of Emerging Zoonotic Viruses with Pandemic Potential using Multidisciplinary Approaches

Partenaires

Katholieke Universiteit Leuven (K.U.Leuven), Belgique
Université de la Méditerranée Aix-Marseille (UNIVMED), France
Institute of Virology and Immunoprophylaxis (FDEA-IVI), Switzerland
Imperial College London, United-Kingdom
Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail  (ANSES), France
Max Planck Gesellschaft zur Foerderung der Wissenschaften E.V. (MPG), Germany
Fundacio d'Ivestigacio Sanitaria de les illes Balears Ramon Llull (FISIB), Spain
University of Gothenburg, Department of Microbiology and Immunology (UGOT), Sweden
Philipps Universität Marburg (UNIMAR), Germany
Istituto Nazionale per le Malattie Infettive L. Spallanzani (INMI), Italy
The University of Edinburgh (UEDIN), United-Kingdom
Fondazione Istituto per l'Interscambio Scientifico (ISI), Italy
Health Science eTraining Foundation (HSeT), Switzerland
Istituto Superiore di Sanità (ISS), Italy
Alma Mater Studiorum-Universita di Bologna (UNIBO), Italy

http://predemics.biomedtrain.eu/cms/

Contact presse

Nadine Peyrolo / +33 (0)1 45 68 81 47
Sabine D'Andrea / +33 (0)1 44 38 92 17
presse@pasteur.fr
 

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