En 1868, Edmond Nocard entre à l’École vétérinaire d’Alfort, où se déroulera l’essentiel de sa carrière. Ses études sont interrompues par son engagement dans l’armée en 1870 pendant la guerre avec la Prusse. Major de sa promotion en 1873, il devient médecin vétérinaire puis chef de service clinique à Alfort.
Son intégration à l'Institut Pasteur
Trois ans plus tard, il fait une rencontre décisive : celle d’Émile Roux, le médecin collaborateur de Louis Pasteur. « Les idées pastoriennes commençaient alors à agiter la médecine, et dans cette première entrevue, nous parlâmes des maladies contagieuses des animaux. » Grâce à Roux, Edmond Nocard intègre le laboratoire de Louis Pasteur rue d’Ulm en 1880. « Il apportait ses connaissances vétérinaires, son esprit prompt à comprendre (…) et cet admirable sens critique qui fit bientôt de lui le conseiller indispensable. » Nocard assiste aux fameuses expériences de Louis Pasteur sur la vaccination des moutons contre la maladie du charbon, à Pouilly-le-Fort.
Sa contribution contre le cholera et à la mise au point de la sérothérapie antidiphtérique
Pasteur l’envoie en 1883 avec Roux, Thullier et Straus en Égypte pour étudier une épidémie de choléra. À son retour, Nocard installe une véritable annexe du laboratoire de Pasteur à l’École vétérinaire d’Alfort, école qu’il dirigera de 1887 à 1891. Appliquant les préceptes pasteuriens, et les enseignant à ses étudiants, il sera à l’origine d’une quantité impressionnante d’avancées (voir ci-dessous), et jettera des ponts entre médecine vétérinaire et médecine humaine : investi dans la recherche sur la prévention de la tuberculose, il fera afficher « Il est interdit de cracher sur le parquet » dans les omnibus et tramways. Il participera aux innovations de l’Institut Pasteur, comme la mise au point de la sérothérapie antidiphtérique, et sera nommé en 1895 membre de son Assemblée. Ce « Pasteurien de la première heure » meurt prématurément en 1903, à 53 ans. Un bâtiment porte aujourd’hui son nom à l’Institut Pasteur.
Une bactérie nommée NocardiaLes nombreux travaux d’Edmond Nocard lui valurent de son vivant une reconnaissance internationale. Il élabora des méthodes de récolte du sérum sanguin ou de culture du bacille de la tuberculose, étudia la bactérie responsable de la mammite des vaches et découvrit les mycoplasmes en trouvant la cause de la péripneumonie bovine. Il fit de la tuberculine et de la malléine des armes majeures de la lutte contre la tuberculose bovine et la morve équine, deux maladies bactériennes transmissibles à l’homme qui décimaient alors les élevages… Un genre bactérien fut dénommé Nocardia en son honneur, après sa découverte de l’agent du farcin du bœuf (N. farcinia). Une autre Nocardia provoque une maladie humaine – la nocardiose – touchant les immunodéprimés. Nocard contribua aussi à une avancée médicale majeure qui eut lieu après sa mort, en fournissant à son élève Camille Guérin la souche de bacille tuberculeux bovin à l’origine du B.C.G. (Bacille de Calmette et Guérin)… |
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Photo: Edmond Nocard (1850-1903) © Institut Pasteur/Musée Pasteur