Mucoviscidose

|

La mucoviscidose touche environ une naissance sur 2500 en Europe et en Amérique du Nord.

Très peu de cas en Afrique et en Asie.

Causes et origines

La mucoviscidose est une maladie génétique récessive létale (les deux parents doivent porter le gène défectueux pour transmettre la maladie). Le gène responsable de cette pathologie code pour une protéine appelée Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator (CFTR), découverte en 1989. Plus de 2 000 mutations ont été identifiées à ce jour, parmi lesquelles la plus fréquente (rencontrée chez environ 80 % des malades en France) est la mutation F508del. L’altération du canal CFTR modifie les échanges ioniques et rend le mucus plus visqueux et plus abondant. Bien que la qualité du mucus de nombreux organes soit affectée, les atteintes respiratoires sont la cause majeure de mortalité et de morbidité.

Symptômes

L’excès de mucus et l’absence de clairance mucociliaire (mécanisme par lequel les particules inhalées supérieures à une certaine taille sont propulsées vers les voies digestives) favorisent l’infection bronchique par des bactéries opportunistes (Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Hemophilus influenzae). Cette infection engendre une réponse inflammatoire exacerbée au niveau des voies aériennes. Ce processus inflammatoire devient chronique et provoque la destruction des tissus pulmonaires, entraînant ainsi une perte progressive de la fonction respiratoire jusqu’au décès du malade.

Mucoviscidose et covid-19

Un an après le début de l’épidémie de Covid-19, des données fiables et de plus en plus nombreuses s’accumulent au sujet des patients atteints de mucoviscidose, qui ont contacté la covid-19, dans différents pays. La plupart des adultes et des enfants atteints de mucoviscidose qui ont contracté ce coronavirus se rétablissent de la même manière que les personnes sans mucoviscidose. La Covid-19 que ces patients ont contractée a été finalement moins sévère que ce qui avait été supposé au début de la pandémie. Il faut néanmoins préciser que les patients ayant une fonction pulmonaire très dégradée, des complications telles que le diabète ou ayant subi une transplantation pulmonaire, sont plus susceptibles d'être hospitalisés, et parfois en service de réanimation.

Il faut cependant garder à l’esprit que le faible nombre de cas d’infection par le virus de la Covid-19 chez les patients atteints de mucoviscidose semble bien lié à la maîtrise des gestes barrières auxquels ces patients recourent dans de nombreuses circonstances en dehors de tout contexte épidémique, depuis leur plus jeune âge.

Épidémiologie

La mucoviscidose touche environ une naissance sur 2500 en Europe et en Amérique du Nord. La fréquence des hétérozygotes (individus ayant une copie du gène défectueux et une copie saine), porteurs sains de la maladie, concerne 4 % de la population générale occidentale. La prévalence de la mucoviscidose est variable à l’échelle de la planète, avec très peu de cas en Afrique et en Asie. La prévalence en Europe est estimée entre 8 et 12 cas pour 100 000 habitants. Le dépistage néonatal existe en France depuis 2002. L’incidence varie selon les régions de 1/2500 dans le nord-ouest à 1/10000 dans le sud-est avec environ 2 millions de porteurs hétérozygotes dans tout le pays.

Traitements

Il n’y a pas de traitement curatif à l’heure actuelle mais beaucoup de progrès ont été réalisés au niveau de la prise en charge des malades. Ces progrès ont permis d’améliorer la qualité de vie ainsi que l’espérance de vie des patients (estimée à 47 ans en 2005 en France, celle-ci n’était que de 7 ans en 1965).  Le traitement proposé est symptomatique et nécessite une réelle coordination entre plusieurs spécialistes : pédiatre, kinésithérapeute, diététicien et psychologue. Ce traitement porte essentiellement sur la prise en charge de l’insuffisance respiratoire. La prise en charge de l’atteinte digestive et nutritionnelle est également un aspect important du traitement. La prise en charge de l’atteinte respiratoire a deux objectifs principaux : améliorer la clairance mucociliaire et réduire l’infection bactérienne pulmonaire. Elle utilise une kinésithérapie respiratoire, une antibiothérapie, des traitements par des bronchodilatateurs, des anti-inflammatoires et fluidifiants mucolytiques. Une greffe pulmonaire ou cœur-poumon peut être envisagée dans certains cas. Par ailleurs, et malgré de nombreux essais, la thérapie génique n’a pas encore fait ses preuves. Le traitement par les antibiotiques est parfois rendu inefficace en raison de l’apparition de souches bactériennes multirésistantes dans les poumons des malades et d’un accès difficile de ces antibiotiques à cause de l’épaisse couche du mucus.

Depuis les années 2015-2018, de « nouvelles thérapies » ciblées sur les dysfonctions liées à certaines mutations de CFTR (traitements modulateurs ou correcteurs) ont considérablement amélioré les symptômes de la maladie. Les résultats de ces études sont impressionnants : tous rapportent une diminution significative, et, pour certains, spectaculaire, de l’ensemble des symptômes et troubles liés à la mucoviscidose, particulièrement les manifestations respiratoires. Les études qui ont suivi ont pu étendre les traitements pharmacologiques du canal CFTR à la majorité des mutations de ce canal.

 

E. Coli - Institut Pasteur

De nouvelles armes contre les bactéries

 

 


Mai 2021

Les fondations suivantes ont contribué au financement de nos travaux de recherche :

La Fondation Air Liquide

Les Motards du viaduc de Millau

Retour en haut