Transmission
Les leishmanies, parasites responsables des leishmanioses, sont transmises à l’homme à l’occasion du repas sanguin de l’insecte vecteur (femelle du phlébotome). Elles sont injectées par les phlébotomes au stade dit « promastigote » (possédant un flagelle) à leurs hôtes mammifères, dont l’homme. Dans le derme, ces leishmanies sont capturées par des macrophages et se transforment en « amastigotes » (stade sans flagelle à développement intracellulaire strict). Les cellules qui les hébergent peuvent ensuite se localiser dans différents tissus ou organes et, en fonction de facteurs propres à l’hôte et à l’espèce de leishmanie, provoquer ainsi les différents symptômes propres à la maladie.
Symptômes
Les leishmanioses peuvent se présenter sous différentes formes cliniques que l’on classe principalement en deux catégories :
La leishmaniose cutanée, le plus souvent bénigne, se caractérise par des lésions ulcérées ou ulcéro-croûteuses, parfois très nombreuses, localisées sur les parties découvertes du corps et qui guérissent en général spontanément en laissant des cicatrices. Selon l’espèce infectante la leishmaniose cutanée peut évoluer vers une forme cutanéo-muqueuse ou cutanée diffuse.
La leishmaniose viscérale, la forme la plus grave, se manifeste par de la fièvre, de l’anémie, un amaigrissement, un gonflement du foie et de la rate et des ganglions lymphatiques. Elle est mortelle en l’absence de traitement.
Épidémiologie
En 2018, les leishmanioses viscérale et cutanée étaient endémiques dans 92 et 83 pays, respectivement. Aujourd’hui plus d’un milliard de personnes vivent dans des zones endémiques et peuvent donc contracter le parasite et développer la maladie.
En France métropolitaine, la leishmaniose, notamment la leishmaniose viscérale, est présente dans les départements méditerranéens (Pyrénées Orientales, Cévennes, Provence, Côte d’Azur et Corse) où l’espèce incriminée est Leishmania infantum, également responsable de la leishmaniose canine. Les voyageurs peuvent également être infectés par d’autres espèces lors des déplacements en pays endémiques.
Prévention et traitements
Il n’existe pour le moment aucun vaccin ni médicament prophylactique. L’OMS et les experts Français (rapport technique sur le contrôle de la leishmaniose), préconisent une approche thérapeutique prenant en compte les différents aspects cliniques et parasitologiques de la maladie qui permet la guérison dans l’immense majorité des cas.
À l’Institut Pasteur
L'unité "Parasitologie moléculaire et Signalisation" dirigée par Gerald Spaeth étudie la biologie et les mécanismes d'interaction entre l’hôte mammifère et Leishmania, un des principaux parasites qui provoque des maladies humaines graves dans le monde et qualifiées de parasitoses émergentes dans l'UE. En combinant des approches moléculaires, génétiques, pharmacologiques et immunologiques de pointe, l'équipe a apporté des contributions majeures quant à notre compréhension de la manière dont ces parasites intracellulaires s'adaptent à leur cellule hôte, le macrophage, et comment ils modulent les fonctions de cette cellule hôte pour favoriser leurs survie et multiplication et provoquer à terme la maladie. Les résultats de ces recherches fondamentales alimentent un pipeline de découverte de nouveaux candidats médicaments et de validation de nouvelles cibles thérapeutiques. Cet axe de recherche est essentiel car les traitements anti-Leishmania disponibles actuellement sont toxiques pour certains ou perdent de leur efficacité en raison de l’émergence de parasites résistants. Ces recherches sont menées en étroite collaboration avec les équipes partenaires du Pasteur Network des régions où Leishmania est endémique (www.leishriip.org). Elles s’appuient sur la coordination de grands réseaux nationaux et mondiaux, tels que les consortiums FP7-Leishdrug, ANR-TransLeish ou H2020-LeiSHield.
Novembre 2020