Foire aux questions

Quelles sont les situations pour lesquelles la recherche du gène tox doit être faite en urgence ?
(Note : ces situations peuvent nécessiter la mobilisation de la CIBU le week-end ou les jours non ouvrés )

La recherche du gène tox doit être faite en urgence dans les situations suivantes, dans lesquelles le recours à des antitoxines diphtériques est envisagé :

  • signes cliniques de diphtérie pharyngée et/ou laryngée avec fausses membranes
    ou
  • signes cliniques de diphtérie pharyngée et/ou laryngée avec manifestations toxiniques (signes systémiques de nature cardiovasculaire ou neurologique),
    ou
  • signes cliniques de diphtérie cutanée avec manifestations toxiniques.

Les formes cutanées chroniques isolées (sans manifestations respiratoires) ne sont pas considérées comme une urgence pour la recherche du gène tox.

Source : Complément de 2021 à la CAT de 2011 (page 10)

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Quelles sont les recommandations pour l'utilisation des antitoxines diphtériques ?

Les indications d'antitoxines diphtériques dans le rapport du HCSP de mars 2011 , avant situation de pénurie, étaient décrites comme suit :

• atteinte ORL : antitoxines diphtériques si suspicion de diphtérie avec présence de fausses membranes, immédiatement si présence de signes toxiniques ou si la souche est tox+

• atteinte cutanée : antitoxines diphtériques si suspicion de diphtérie cutanée ET présence de C. diphtheriae ou de C. ulcerans, immédiatement si présence de signes toxiniques, ou si la souche est tox+.

En 2019, le HCSP précise les indications et les modalités d'utilisation des antitoxines diphtériques en situation de pénurie :

• Les indications

  • Le rôle des antitoxines diphtériques est de neutraliser la toxine circulante, alors que le produit est inefficace sur la toxine fixée aux tissus. Ceci impose une administration la plus tôt possible après le début des symptômes.
  • La sérothérapie ne s’applique que pour les infections liées à des bactéries tox+ (PCR positive, quel que soit le résultat du test d’Elek).
  • Elle doit être effectuée dès la confirmation diagnostique par le CNR du caractère tox+ de la bactérie.
  • Toutefois, en présence de signes toxiniques, la sérothérapie doit être instituée en urgence avant même la confirmation du caractère tox+.

Une antibiothérapie adaptée doit être instituée dès la suspicion du diagnostic.

L’utilisation des antitoxines diphtériques doit être limitée au traitement curatif, dans les situations suivantes :

- diphtérie pharyngée et/ou laryngée avec fausses membranes, dues à une souche tox+,

- diphtérie pharyngée et/ou laryngée avec manifestations toxiniques (signes systémiques de nature cardiovasculaire ou neurologique),

- diphtérie cutanée avec manifestations toxiniques.

Il n'y a pas lieu d'utiliser les antitoxines diphtériques en prophylaxie de post-exposition.

L’utilisation des antitoxines diphtériques au cours de la grossesse doit être faite avec précaution.

Rapport du HCSP de mars 2011

Modalités d’administration

Le RCP des produits utilisables en précise les modalités d’administration. Ces modalités varient selon les produits.

Le HCSP recommande l’application de modalités différentes qui font l’objet d’un relatif consensus international (UKSHA, CDC, OMS). Ces modalités d’administration sont regroupées dans l’annexe 7.

Source : document 2019 relatif aux recommandations d’utilisation des antitoxines diphtériques en situation de pénurie – Annexe 7 (page 34)

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Conduite à tenir dans les cas particuliers suivants :

- conduite à tenir lors de la découverte de sujets porteurs asymptomatiques de C. ulcerans ou de C. diphtheriae ;

- conduite à tenir dans l'entourage d'une personne présentant un cas de diphtérie à C. ulcerans ;

- conduite à tenir autour des cas d'infection à Corynebacterium diphtheriae ou ulcerans tox-négatif

Recommandations du HCSP - Conduite à tenir autour d’un cas

Ces recommandations mettent à jour et complètent le précédent avis du HCSP de 2011, qui demeure valide.

  • Dans tous les cas, vérification du statut vaccinal des personnes concernées et mise à jour de la vaccination si besoin.
  • Rappel rapport du HCSP relatif à la conduite à tenir autour d’un cas de diphtérie du 4 mars 2011 : L’antibiothérapie doit être débutée, dans une diphtérie ORL, immédiatement après réalisation des prélèvements.
  • Le choix des antibiotiques tient compte des données de sensibilité des bactéries aux antibiotiques en France, de même que de leur pharmacologie, leur sécurité d’emploi et de l’expérience clinique. La voie d’administration dépend de la gravité et du terrain, mais la voie orale doit être privilégiée quand elle est possible.
  • En cas d’identification de C. ulcerans : Il est nécessaire de se renseigner sur la présence d’animaux domestiques dans l’entourage et les adresser à un vétérinaire pour prélèvement. Outre cette recommandation, en l'absence de transmission interhumaine de C. ulcerans, aucune autre mesure n'est à prendre.
  • Conduite à tenir lors de la découverte de C. ulcerans ou de C. diphtheriae chez des sujets asymptomatiques ou ne présentant pas de signe évocateur de diphtérie : voir tableau ci-dessous

Situation

 

Espèces C. diphtheriae C. ulcerans

Dans l’attente des résultats de la recherche du gène tox

Etablissement de la liste des sujets contacts

Pas d'antibiothérapie (sauf si l'état du patient le nécessite)

Pansement hermétique sur la plaie ou précaution gouttelettes

Pas d'antibiothérapie (sauf si l'état du patient le nécessite)

Présence du gène tox

Antibiothérapie chez le cas index

Prélèvement puis antibiothérapie immédiate chez les sujets contacts

Antibiothérapie chez le cas index

Absence du gène tox

Levée de toutes les mesures

Source : document 2021 (page 9)

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Le CNR couvre-t-il les Corynebactéries en général, dont C. striatum ou C. pseudodiphtheriticum ?

Non. Le CNR restreint son expertise, surveillance et conseils aux corynébactéries du complexe diphtheriae, qui comprend uniquement les espèces suivantes :
C. diphtheriae et C. ulcerans, qui sont sont fréquemment toxinogènes, ainsi que C. belfantii, C. rouxii, C. silvaticum et C. pseudotuberculosis. Ces 4 dernières espèces sont non-toxinogènes, à l’exception d’une souche de C. pseudotuberculosis isolée de buffles en Egypte il y a plus de 20 ans.

 

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