Projet NeoVac : protéger les nourrissons de l’hépatite B

Le projet NeoVac cherche à identifier les stratégies ou pratiques, localement adaptées et durables, qui permettraient d’améliorer la couverture vaccinale contre l’hépatite B à la naissance.

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L’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) est une cause importante de décès chez l’adulte en Afrique subsaharienne. Chaque année, 61000 personnes meurent de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie) ou de cirrhose, liés à une infection chronique par le VHB. Or, la majorité des porteurs chroniques du virus de l’hépatite B atteints d’une maladie du foie sont infectés par leur mère au moment de la naissance. Pour prévenir cette transmission, l’OMS recommande depuis 2009 d’immuniser les nouveau-nés dans les 24 heures suivant la naissance à l’aide d’un vaccin non combiné anti-VHB. Pourtant, à ce jour en Afrique subsaharienne, seuls 11 % des nouveau-nés sont vaccinés dans les temps. Ce problème est particulièrement complexe dans une région du monde où une proportion importante des femmes accouche encore à la maison et où le vaccin monovalent reste peu disponible.

Quelles stratégies ou pratiques localement adaptées et durables permettraient d’améliorer la couverture vaccinale contre l’hépatite B à la naissance ?

Pour répondre à cette question, l’Institut Pasteur a lancé en 2015, en partenariat avec les Instituts Pasteur de Dakar et de Madagascar et le consortium LAMIVAC au Burkina Faso, le programme de recherche NeoVac(1). Dans ces trois pays, la prévalence de l’hépatite B chronique est forte (8 %) et le taux de mortalité néonatale élevé, bien que ces pays aient chacun des spécificités, tant dans la prise en charge que dans la solidité de leurs systèmes de santé. L’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) est une cause importante de décès chez l’adulte en Afrique subsaharienne. Chaque année, 61000 personnes meurent de carcinome hépatocellulaire (cancer du foie) ou de cirrhose, liés à une infection chronique par le VHB. Or, la majorité des porteurs chroniques du virus de l’hépatite B atteints d’une maladie du foie sont infectés par leur mère au moment de la naissance. Pour prévenir cette transmission, l’OMS recommande depuis 2009 d’immuniser les nouveau-nés dans les 24 heures suivant la naissance à l’aide d’un vaccin non combiné anti-VHB. Pourtant, à ce jour en Afrique subsaharienne, seuls 11 % des nouveau-nés sont vaccinés dans les temps. Ce problème est particulièrement complexe dans une région du monde où une proportion importante des femmes accouche encore à la maison et où le vaccin monovalent reste peu disponible.

Identifier la meilleure stratégie pour augmenter la couverture vaccinale à la naissance

Une étude préliminaire coordonnée par Muriel Vray, chef de l’unité d’Épidémiologie des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur de Dakar, et Yusuke Shimakawa, de l’unité d’Épidémiologie des maladies émergentes de l’Institut Pasteur, est en cours dans les trois pays partenaires. Elle mesurera, sur plan épidémiologique, la proportion d’accouchements à domicile, de nouveau-nés vaccinés et leurs taux de mortalité. Des économistes de la santé étudieront la faisabilité économique dans les trois pays d’étude de différentes options possibles pour délivrer à la naissance le vaccin VHB et d’autres soins postnataux dans des formations sanitaires et à domicile. Ces données seront enrichies par une analyse anthropologique afin d’obtenir une cartographie précise des contextes locaux.

Une large étude internationale menée sur près de 4 500 nouveau-nés

Les données obtenues lors de l’étude préliminaire serviront de base pour mettre en place une intervention de grande envergure au Sénégal, à Madagascar et au Burkina Faso. Dans chaque pays, 12 communautés regroupant entre 50 000 et 190 000 sujets selon les pays seront sélectionnées. Six d’entre elles recevront l’intervention identifiée durant l’étude préliminaire, les six autres serviront de contrôle pour évaluer l’impact de l’intervention sur la couverture vaccinale à la naissance.

Ce programme de recherche apportera les données essentielles aux gouvernements, organisations internationales et bailleurs de fonds pour la mise en place d’une stratégie de prévention et de prise en charge de l’hépatite B dans les pays à faible et moyen revenu.

 

L’hépatite B un fléau de santé mondial

L’hépatite B est une infection virale du foie qui peut être à l’origine de maladies aiguës ou chroniques et exposer les personnes infectées à un risque important de cirrhose, de cancer et de décès. Dans le monde, 240 millions de personnes souffrent d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B et 780 000 meurent des suites de cette infection chaque année.

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On estime que 5 à 10% de la population adulte est infectée par le virus de l’hépatite B en Afrique sub-saharienne et dans l’est de l’Asie. Les voies de transmission du virus dans ces pays sont essentiellement de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement et entre les enfants après la naissance. Alors que 95% des personnes infectés à l’âge adulte se débarrassent spontanément du virus, l’hépatite B s’installe de façon chronique chez 90% des enfants infectés à la naissance et chez 30 à 50% des enfants infectés avant l’âge de 5 ans. De plus, les porteurs chroniques de l’hépatite B qui ont été infectés par la mère ont beaucoup plus de risque de développer, dans le futur, un cancer du foie comparés à ceux infectés pendant l’enfance. La vaccination des nourrissons dès la naissance est la stratégie qui permettra de stopper à long terme la propagation de l’hépatite B en Afrique.

 


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Le projet NeoVac est soutenu par la Fondation Total

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