Projet SARA : surveillance de l’antibiorésistance en Afrique

Selon l’OMS, la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale et le développement. Le mauvais usage de ces médicaments chez l’homme et l’animal accélère ce processus. L’Institut Pasteur, à travers ce projet coordonné avec l’Institut Pasteur de Madagascar, en collaboration avec cinq membres du Pasteur Network et un de ses partenaires privilégié au Bénin, vise à définir les stratégies de lutte contre l’antibiorésistance par la création d’un réseau de surveillance et de recherche dédié dans 6 pays africains. 

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Les antibiotiques sont utilisés pour traiter et prévenir les infections bactériennes. La résistance survient lorsque les bactéries évoluent en réponse à l’utilisation de ces médicaments. Elles peuvent alors provoquer chez l’homme ou l’animal des infections plus difficiles à traiter. La résistance aux antibiotiques est un problème global et croissant dont les conséquences en santé humaine sont particulièrement sévères dans les pays à faibles ressources. En Afrique en particulier, la consommation des antibiotiques est peu contrôlée et la résistance peut conduire à des impasses thérapeutiques potentiellement responsables d’une surmortalité. 

Cependant, les taux de résistance aux antibiotiques, les mécanismes moléculaires de résistance et le rôle des interactions homme - animal - environnement sont mal connus. Ces données sont pourtant essentielles pour définir des politiques publiques de contrôle de l’antibiorésistance.

Une collaboration en réseau pour une stratégie commune de lutte contre la résistance aux antibiotiques

Le projet SARA vise à définir les stratégies de lutte contre l’antibiorésistance les mieux adaptées pour les pays d’Afrique à faibles ressources. Il apportera une contribution essentielle en renforçant des acteurs majeurs dans ce domaine dans 6 pays, constitués en réseau, et en intégrant leurs stratégies, données microbiologiques et capacités de surveillance et de recherche. 
Présent dans plusieurs régions du continent africain, le Pasteur Network est en première ligne dans ce défi majeur de santé publique, y apportant un savoir-faire et des capacités scientifiques internationalement reconnues. 

Financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et coordonné par l’Institut Pasteur de  de Madagascar avec le soutien de l’Institut Pasteur, le réseau sera composé de six membres du Pasteur Network : l’Institut Pasteur à Paris, le Centre Pasteur du Cameroun, l’Institut Pasteur de Madagascar, l’Institut Pasteur du Maroc, l’Institut Pasteur de Bangui et l’Institut Pasteur de Dakar, ainsi que d’un partenaire privilégié : le Centre National Hospitalier Universitaire Hubert Koutoukou Maga au Bénin. 

La création de ce réseau renforcera considérablement les liens de collaborations scientifiques déjà existants, et l’acte fondateur sera la mise en place d’une stratégie commune de surveillance et de recherche sur l’antibiorésistance. 

Un réseau de surveillance et de recherche sur l’antibiorésistance fondé sur l’approche « Une seule santé »

L’accent mis sur l’approche « Une seule santé » (One Health) permettra d’intégrer de multiples secteurs d’activités et de recherche, dans le but de définir des stratégies cohérentes de lutte sur le plan national mais également régional.

Les instituts partenaires du projet détiennent tous des données uniques et précieuses, mais jusqu’alors peu utilisées pour la surveillance de l’antibiorésistance. Par la mise en réseau de ces instituts de haut niveau, ces données pourront être analysées et les méthodes d’analyses partagées, afin d’identifier et de comparer les mécanismes de résistance et les souches impliquées dans l’antibiorésistance. 

L’Institut Pasteur mettra à disposition une plateforme de séquençage pour analyser l’ADN extrait des souches sélectionnées afin de démontrer l’implication de nouveaux gènes de résistance. L’expertise et les technologies de pointe dont dispose le consortium SARA seront cruciales pour enrichir les connaissances sur la situation et l’évolution de l’antibiorésistance sur le continent africain, et la présence des bactéries résistantes chez l’humain, les animaux et l’environnement.

Des actions de formation et renforcement de capacité consolideront les compétences en biologie médicale, en écologie de la santé, en recherche épidémiologique et microbiologique et en antibiorésistance dans le réseau. Pour assurer une pérennité de compétences dans ces domaines de recherche, de jeunes scientifiques africains seront formés afin que dans les années à venir ils puissent à leur tour porter des projets ambitieux en santé publique.

Pour en savoir plus sur l'équipe du projet

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