Le département de neuroscience étudie l’organisation et le fonctionnement du système nerveux central à toutes les échelles, de la molécule au comportement. Nous cherchons à comprendre le fonctionnement du cerveau au travers de ses caractéristiques fonctionnelles mais aussi en comprenant ses interactions avec d’autres systèmes, comme le microbiote ou le système immunitaire. Nos travaux constituent une base fondamentale pour accélérer la recherche translationnelle axée sur les mécanismes, la physiopathologie et les implications cliniques des troubles psychiatriques (troubles du spectre autistique, dyslexie, addiction, troubles de l’humeur) et neurologiques (maladies neurodégénératives), qui représentent tant de défis sanitaires majeurs des pays développés.
Nos principaux travaux récemment publiés
Le microbiote intestinal impliqué dans les troubles dépressifs
Nous savions déjà qu’il n’y a pas d’esprit sain sans un microbiote sain. Cette étude démontre que la population bactérienne de l'intestin présente un profil particulier en cas de dépression. Lorsque cette population bactérienne est transférée à des souris saines, celles-ci montrent tous les signes de la dépression quelques jours après le transfert. Par quel mécanisme ? Cette étude démontre que la communication directe entre le microbiote intestinal et le cerveau nécessite la présence du plus long nerf du corps, le nerf vague.
Molecular Psychiatry, 2 mai 2023.
Des variants génétiques impliqués dans l’autisme détectés dans la population générale
L’autisme est un trouble cliniquement et génétiquement hétérogène, caractérisé par une communication sociale atypique et des intérêts restreints ou répétitifs. L’étude de variants génétiques de 185 gènes fortement associés à l’autisme montre leur présence chez 1 % des individus non diagnostiqués, suggérant le rôle crucial joué par les contextes génétiques et environnementaux dans ce trouble.
Nature Medicine, 26 juin 2023.
Un mécanisme pour stimuler et cibler les récepteurs nicotiniques
Une classe particulière des récepteurs nicotiniques du cerveau est impliquée dans les fonctions cognitives supérieures telles que la mémoire et les fonctions exécutives, qui sont altérées par des maladies comme la schizophrénie ou Alzheimer. Ce travail décrit le mécanisme d’action de molécules qui, non seulement stimulent efficacement ces récepteurs nicotiniques, mais parviennent aussi à les cibler avec précision. Ces agents, à potentiel thérapeutique, sont des anticorps mono-chaine d’alpagas.
Nature Communications, 25 septembre 2023.
Une nouvelle cible pour les médicaments contre Alzheimer
L’hippocampe, important pour la formation de la mémoire, est une structure majeure affectée par la maladie d’Alzheimer. Cette étude montre que le blocage des récepteurs nicotiniques normalise la fonction de mémorisation. Cela a été suivi par un enregistrement direct de l’hippocampe. Le mécanisme sous-jacent implique une modulation de la génération de nouveaux neurones dans la structure.
Molecular Psychiatry, 20 août 2024.
Une étude portant sur 1 024 produits agrochimiques a révélé que 57 % d’entre eux modifiaient le comportement des drosophiles à des doses sublétales. L’exposition à ces produits chimiques à des niveaux réalistes sur le terrain perturbait le développement, le comportement et la reproduction. Les effets empiraient avec l’augmentation de la température. Ces observations établissent de nouveaux liens entre environnement, comportement et génétique.
Science, 24 octobre 2024.