Zika

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En avril 2016, en France métropolitaine, 176 cas étaient confirmés, chez des personnes revenant de zone de circulation du virus Zika, dont 7 femmes enceintes et 1 cas de complications neurologiques

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Causes

La fièvre Zika est due à un arbovirus (virus transmis par les insectes), appartenant à la famille des Flaviviridae, du genre flavivirus, comme les virus de la dengue ou encore de la fièvre jaune. L’insecte vecteur de la maladie est le moustique femelle du genre Aedes qui est identifiable grâce à la présence de rayures noires et blanches sur ses pattes. L’espèce actuellement capable de transmettre le virus Zika est l’Aedes aegypti, originaire d’Afrique. L’Aedes albopictus (moustique tigre, originaire d’Asie) pourrait s’avérer également être un vecteur du virus Zika, comme il l’est déjà pour la dengue et le chikungunya (lire l'actualité du 04/03/2016 : Zika : le moustique Aedes peu compétent pour la transmission du virus)

Le moustique est infecté par le virus lors d’un repas sanguin, quand il pique une personne porteuse du Zika. Le virus se multiplie au sein du moustique sans conséquence pour l’insecte. Puis, lors d’une prochaine piqûre, le moustique déverse le virus dans le sang d’une nouvelle personne. Les symptômes apparaissent 3 à 12 jours après la piqûre, mais durant ce laps de temps la personne peut être à l’origine de l’infection d’autres moustiques si elle se fait piquer à nouveau. C'est pourquoi les malades atteints du Zika doivent éviter d’être piqués afin d’interrompre le cycle de transmission virale.

Symptômes

La majorité des personnes infectées par le virus (on estime 70 à 80% des cas) ne développent aucun symptôme. Dans le reste de la population, les symptômes provoqués par le virus Zika sont de type grippal : fatigue, fièvre (pas nécessairement forte), maux de tête, douleurs musculaires et articulaires dans les membres. A ces symptômes s’ajoutent différents types d’éruptions cutanées. Une conjonctivite, une douleur derrière les yeux, des troubles digestifs ou encore des œdèmes des mains ou des pieds peuvent apparaitre. Dans la plupart des cas, les troubles sont modérés et ne nécessitent pas d’hospitalisation.

Ces symptômes étant peu spécifiques, et le virus Zika se trouvant dans les mêmes régions que ceux de la dengue et du chikungunya, rendent difficile le diagnostic exact.

Complications

Les complications sont peu fréquentes mais dans le cas d’une importante épidémie, elles ne doivent être négligées. Certains cas de complications neurologiques post-infectieuses, de type syndrome de Guillain-Barré, ont été constatés au Brésil et en Polynésie française. Ce syndrome se caractérise par une paralysie ascendante progressive qui peut atteindre les muscles respiratoires (lire le communiqué de presse du 01/03/2016 : Zika : confirmation d’un lien de causalité entre le virus Zika et les syndromes de Guillain-Barré)

Les femmes enceintes risquent de transmettre le virus au fœtus, ce qui peut engendrer de graves anomalies du développement cérébral chez l’enfant (lire le communiqué de presse du 16/03/2016 : Zika et microcéphalie : le premier trimestre de grossesse est le plus critique)

Epidémiologie

Le virus Zika est détecté pour la première fois chez un singe en Ouganda en 1947. Un an plus tard, il est isolé dans la même région chez un moustique Aedes.

Les premiers cas humains apparaissent dans les années 1970 dans d’autres pays d’Afrique (Ouganda, Tanzanie, Égypte, République centrafricaine, Sierra Leone, Gabon et Sénégal), puis, dans certains pays d’Asie (Inde, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Viêt Nam et Indonésie).

En 2007, une réelle épidémie s'est déclarée en Micronésie (Ile de Yap dans le Pacifique), causant 5 000 infections.

En 2013 et 2014, en Polynésie française, 55 000 cas de Zika ont été signalés. L’épidémie se propage ensuite dans d’autres îles du Pacifique et notamment, la Nouvelle-Calédonie, les îles Cook et l’île de Pâques.

Le virus Zika est détecté pour la première fois dans le Nord-Ouest du Brésil en mai 2015 et sa présence s'étend très rapidement dans les autres régions du pays. Le Brésil rapporte le plus grand nombre de cas de Zika jamais décrit jusqu’à présent : entre 440 000 à 1 500 000 cas suspects rapportés.

Le virus est présent depuis octobre 2015 en Colombie, Salvador, Guatemala, Mexique, Panama, Paraguay, Surinam, Venezuela et Honduras.

En novembre 2015, l’Institut Pasteur de la Guyane confirme les premières détections de virus Zika au Surinam.

Le 18 décembre 2015, deux cas ont été détectés en Guyane française par l’Institut Pasteur de la Guyane. Deux cas ont été identifiés également en Martinique.

A la date du 7 avril 2016, la Martinique compte 16 650 cas évocateurs (en cours de confirmation biologique). La Guyane en compte 3 620 et la Guadeloupe 1 090.

En France métropolitaine, 176 cas ont été confirmés biologiquement chez des personnes revenant de zone de circulation du virus Zika, dont 7 femmes enceintes et 1 cas de complications neurologiques. Une personne a été infectée par le virus Zika par voie sexuelle. (source Invs) 

L’expansion de la fièvre Zika pourrait avoir lieu dans les régions où le moustique Aedes est déjà implanté et où une personne déjà infectée par le Zika séjournerait. En France métropolitaine, le moustique Aedes albopictus (moustique tigre) est présent dans 30 départements. La période d’expansion vectorielle se produit en général au mois de mai et sa période d'activité (et donc le risque de transmission du virus) se situe entre mai et novembre.

Moyens de lutte contre la maladie

Traitement

Actuellement il n’existe pas de vaccin pour prévenir l'infection par le virus Zika, ni de médicament spécifique pour soigner la maladie.

Le traitement va consister à atténuer les symptômes douloureux, par la prise d’antalgiques. Toutefois, la prise d’aspirine est à éviter tant que le diagnostic n’a pas clairement écarté la possibilité d’une infection par le virus de la dengue, car dans ce cas l’action anticoagulante du médicament pourrait induire des saignements.

Diagnostic

Dès l’apparition des symptômes, des prélèvements de sang et d’urine doivent être effectués pour confirmer le diagnostic, grâce à une méthode de RT-PCR (Reverse Transcriptase - Polymerase Chain Reaction) qui permet de détecter la présence de gènes du virus.

En cas de doute après un résultat négatif par RT-PCR, un dosage sérologique pourra confirmer ou non la présence d’anticorps spécifiques du virus Zika.

Ces tests sont réalisés uniquement par les Centres nationaux de référence des arboviroses (CNR).

Prévention

La seule façon de se protéger de la maladie Zika est de se protéger des piqûres de moustiques de jour comme de nuit, en particulier en début et en fin de journée, périodes d’activité maximale du moustique, par des moyens physiques et chimiques : porter des vêtements couvrants (manches longues, pantalons), utiliser des produits répulsifs adaptés sur les vêtements et sur les parties découvertes du corps, utiliser des moustiquaires imprégnées d'insecticide et des diffuseurs électriques d’insecticides en intérieur.

Les femmes enceintes vivant dans les zones à risques doivent se protéger des piqûres de moustique par tous ces moyens, particulièrement pendant les deux premiers trimestres de la grossesse durant lesquels les risques de malformations fœtales sont les plus importants. Elles respecteront les précautions d'emploi recommandées dans leur cas, concernant les produits répulsifs.

Les femmes enceintes désirant se rendre dans une zone touchée par l’épidémie de Zika doivent évaluer les risques au préalable avec leur médecin traitant.

En parallèle de ces mesures de protection individuelle, la prévention de la maladie passe par la lutte contre la prolifération des moustiques. Pour cela, tous les gîtes potentiels pour le développement des larves de moustiques, c’est-à-dire les eaux stagnantes, doivent être éliminés : pots de fleurs, gouttières, pneus usagés, etc. Après chaque pluie notamment, il est recommandé de vider les rétentions d’eau qui peuvent se trouver autour de son lieu d'habitation.

 

VIDEO - Virus Zika, pourquoi aujourd'hui ?

Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes, co-directeur de l’école Pasteur/CNAM de Santé publique

Arnaud Fontanet nous explique dans cette vidéo les résultats obtenus avec ses collègues de Polynésie française lors de l’épidémie de Zika de 2013-2014 : les scientifiques ont établi le lien de causalité entre le virus et certains cas graves avec syndromes de Guillain-Barré d'une part, et d’autre part des cas de microcéphalie chez des enfants nés de femmes ayant été infectées au cours de leur grossesse.

VIDEO - Zika Summit 2016

Zika virus poses many questions and concerns for humanity. Scientists and experts are racing to understand the relationship between Zika virus infection and associated neurological complications such a microcephaly and Guillain-Barré syndrome. 
The Institut Pasteur, WHO and other partners convened reserachers and public health experts working on this ongooing public health emergency to share preliminary results and discuss next steps.


Avril 2016

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