Parasites et insectes vecteurs

Les maladies parasitaires sont trop souvent négligées. Elles touchent pourtant près de 3 milliards de personnes dans le monde. La recherche biomédicale est au cœur d’enjeux mondiaux de santé publique, pour lesquels prévention, contrôle et traitement restent des préoccupations permanentes.

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Le département mène des recherches sur trois parasites eucaryotes majeurs et leurs vecteurs, source de maladies graves, qui constituent un important enjeu de santé publique et font peser un lourd fardeau économique sur ceux qui vivent dans la pauvreté : Plasmodium, agent du paludisme ; Leishmania, agent de la leishmaniose ; Trypanosoma brucei, responsable de la maladie du sommeil. Le moustique anophèle, vecteur de différentes espèces de Plasmodium et de plusieurs virus, est également étudié, à l’instar des phlébotomes, vecteurs de la Leishmania, et de la mouche tsé-tsé, vectrice de Trypanosoma brucei. Au sein du département, nous menons des recherches fondamentales afin d’élucider la biologie des parasites et des vecteurs, ainsi que leurs interactions avec les hôtes. Nos travaux de recherche translationnelle, eux, sont voués à la mise au point de vaccins et médicaments et à la pose de diagnostics efficaces contre les maladies parasitaires.

 

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Nos principaux travaux récemment publiés

Comment le pathogène Leishmania évolue à l’intérieur de l’insecte hôte

Au cours de l’infection des insectes, les pathogènes à transmission vectorielle montrent une réduction de l’hétérogénéité de leur population, ce qui limite leur potentiel adaptatif. En procédant à une infection expérimentale du phlébotome par le pathogène protiste Leishmania donovani , des scientifiques apportent pour la première fois la preuve que ces parasites retrouvent une hétérogénéité génétique et donc une évolutivité à l’intérieur de leur vecteur en réponse à des oxydants endommageant l’ADN. Ces résultats pourraient s’appliquer à d’autres pathogènes qui infectent l’insecte hôte.

Proceedings of the National Academy of Sciences, 27 février 2023.

 

Comment les anticorps protecteurs peuvent éliminer les parasites du paludisme

Les anticorps monoclonaux semblent prometteurs dans la prévention du paludisme. Cette étude montre que les anticorps protecteurs ciblent principalement les parasites du paludisme dans la peau et sont capables de les tuer sur place. Les scientifiques ont développé un nouveau test in vitro mimant la protection cutanée et fortement corrélé à la protection, qui constitue un outil prometteur pour l’identification de nouveaux anticorps prophylactiques puissants.

Cell Reports, 25 juillet 2023.

 

Une activité cérébrale agit sur la compétence vectorielle d’un moustique

Le canal sodique du cerveau des insectes, para, est une cible des insecticides de la classe des pyréthrinoïdes. Dans cette étude, les scientifiques montrent que l’activité normale du para du moustique vecteur du paludisme, Anopheles coluzzii, limite le développement du parasite du paludisme humain Plasmodium falciparum. Ces résultats ouvrent la voie à l’étude de la manière dont l’activité du système nerveux des moustiques, via ses récepteurs, pourrait influencer leur compétence vectorielle pour Plasmodium ou d’autres microbes.

Scientific Reports, 4 septembre 2023.

 

Un vaccin antipaludéen qui bloque l’infection au stade sanguin 

Plasmodium vivax demeure un problème majeur de santé publique dans les pays tropicaux. Un vaccin contre P. vivax reposant sur la protéine de liaison Duffy PvDBPII limite l’infection au stade sanguin, lors d’un essai de provocation chez l’être humain. Ce vaccin induit de puissants anticorps inhibiteurs qui bloquent l’interaction de P. vivax avec le récepteur Duffy sur les cellules sanguines afin de prévenir l’infection. 

NPJ Vaccines, 6 janvier 2024.

 

Hybrides de Leishmania : un risque émergent pour la santé publique en UE 

En collaboration avec le centre de référence italien des leishmanioses, l’unité ParSig a appliqué une approche de génomique comparative à des isolats italiens de Leishmania sur le terrain, révélant un hybride de L. infantum / L. donovani inhabituel. Ces parasites provoquent des maladies chez les humains immunocompétents, mais pas chez les chiens, ce qui constitue une menace émergente pour la santé publique en UE. 

mBIO, 17 juillet 2024.

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