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Avant tout envoi, consulter la rubrique " Envoyer un échantillon/une souche"
Toute demande au CNR n’est prise en compte que si elle est accompagnée d’une fiche de renseignements cliniques, biologiques et épidémiologiques jointe à l’échantillon. (PDF - 83 Ko)
Merci de ne pas indiquer l'identité complète du patient sur cette fiche de renseignements.
Diagnostic sérologique humain
Cinétique des anticorps
La confirmation sérologique d’une infection actuelle ou récente par un hantavirus passe par la détection des IgM et des IgG anti-hantavirus dans le sérum ou plasma du patient, la détection seule des IgM anti-hantavirus pouvant être non spécifique.
Lors d’une infection par le virus Puumala (PUUV) :
Ces cinétiques sont du même ordre lors d’une infection par le virus Hantaan et le virus Dobrava-Belgrade, autres virus de l’Ancien Monde pathogènes pour l’homme. Elles sont moins connues lors d’une infection par le virus Seoul (très peu de cas humains ont été étudiés) et pas connues pour le virus Tula, autre virus de l’Ancien Monde zoonotique.
Lors d’infection par le virus nord-américain Sin Nombre (SNV) :
Ces cinétiques sont du même ordre lors d’une infection par le virus Andes, hantavirus sud-américain d’importance médicale, et elles sont moins bien connues pour les autres hantavirus américains (peu de cas humains détectés).
Analyses disponibles
Le diagnostic sérologique d’une infection par un hantavirus est effectué en première intention en France métropolitaine par des laboratoires de biologie médicale ou de biologie médicale spécialisée. Ces laboratoires (quinze en 2022) utilisent soit des trousses de réactifs permettant le diagnostic sérologique d’une infection par le virus Puumala, endémique dans le quart Nord-Est de la France (test rapide d’immunochromatographie IgM), soit des trousses permettant de détecter des infections par d’autres hantavirus (trousse ELISA IgM et IgG pour les virus euro-asiatiques ou trousse ELISA ou IF IgM et IgG pan-hantavirus). Ces examens sont hors nomenclature et non remboursés par l'Assurance Maladie. Le prescripteur doit alors s’assurer que le diagnostic demandé est à même d’être effectué par le laboratoire destinataire. Le CNR peut être exceptionnellement sollicité en première intention, quand les laboratoires de biologie médicale ou de biologie médicale spécialisée sollicités ne disposent pas de trousse de réactifs sérologiques permettant la détection des hantavirus recherchés.
Les techniques mises en œuvre par le CNR sont actuellement des tests immunoenzymatiques (ELISA) et d’immunofluorescence indirecte utilisant des antigènes natifs préparés sur cellules par le CNR et permettant de détecter IgM et/ou IgG dirigées contre différents hantavirus. Ces techniques sont effectuées deux fois par mois (résultats d’examens disponibles dans les 15 jours ouvrables après réception d’un prélèvement).
Diagnostic moléculaire humain
La cinétique virale (diagnostic moléculaire)
Cette cinétique a peu souvent été étudiée et l’a été seulement par technique moléculaire, l’isolement des hantavirus à partir de prélèvement de sang humain étant lourd et difficile.
Lors d’une infection par le virus Puumala (PUUV), le virus circule probablement dans le sang avant l’apparition des symptômes. Il est détecté chez quasiment tous les patients dans les 3 jours qui suivent le début de la maladie et reste détectable chez 80% d’entre eux jusqu’au 7ème jour de la maladie, le titre viral diminuant lentement avec l’apparition des anticorps. Dans les formes graves, cette virémie est plus longue avec des titres d’anticorps anti-PUUV plus faibles et une apparition retardée des IgG dirigées contre PUUV.
Cette cinétique virale est du même ordre pour le virus Dobrava-Belgrade et elle est moins bien connue pour les autres hantavirus de l’Ancien Monde pathogènes pour l’homme (virus Hantaan, Seoul et Tula).
Lors d’une infection par le virus nord-américain Sin Nombre (SNV), le virus est détecté dans le plasma des ¾ des patients au moment de l’hospitalisation, correspondant pour la plupart au moment de l’apparition de l’œdème pulmonaire. Les titres viraux sont à leur maximum quand l’hématocrite est au plus haut et les plaquettes au plus bas. Ils sont également plus élevés chez les patients présentant une forme sévère de la maladie. La chute brutale de la virémie chez les survivants correspond à la fin de la période fébrile.
Cette cinétique virale est moins bien connue pour les autres hantavirus du Nouveau Monde pathogènes pour l’homme.
Analyses disponibles
Le CNR est à même de faire un diagnostic moléculaire sur les prélèvements de cas suspects. Les techniques mises en œuvre par le CNR sont actuellement des techniques de RT-PCR en temps réel ou conventionnelles (ciblant les différents segments des génomes) spécifiques de certains hantavirus, de groupes d’hantavirus (groupes associés aux différentes sous-familles de rongeurs) ou de tous les hantavirus.
Compte-tenu des ressources humaines du CNR, ces techniques sont effectuées deux fois par mois (résultats d’examens disponibles dans les 15 jours ouvrables après réception d’un prélèvement) quand elles sont justifiées (cf. cinétique virale). Si elles le sont, c’est en complément des techniques sérologiques sauf accord préalable du responsable du CNR.
Le CNR des Hantavirus réalise ses activités analytiques sous management de la qualité. Le CNR a été accrédité selon la norme NF EN ISO 15189 version 2012 en avril 2015 sous le n°8-2588. La portée d’accréditation est sur le site du Cofrac (www.cofrac.fr). L'attestation d'accréditation est disponible ici : https://tools.cofrac.fr/annexes/sect8/8-2588.pdf. Le CNR poursuit la démarche d’accréditation selon les conditions imposées par la Loi du 30 mai 2013 (2013-442).
Diagnostic sérologique humain
Le CNR intervient essentiellement en France métropolitaine en 2ème intention, en complément des laboratoires effectuant le diagnostic de 1ère intention. Les partenaires de ce réseau de laboratoires adressent au CNR tous les prélèvements avec résultats d’examens sérologiques positifs et certains avec des résultats douteux ou négatifs à des fins de confirmation ou de compléments d’examens (détection des IgG anti-hantavirus dans les prélèvements de patients chez qui des IgM anti-hantavirus ont été seulement recherchées et détectées, afin de confirmer les cas). Ces examens sont effectués à titre gracieux. Ce diagnostic de 2ème intention contribue grandement à l’activité de surveillance.
Isolement, Détection, Identification et caractérisation moléculaire d’hantavirus
Le CNR dispose des outils (amplification de gènes, séquençage, analyse de séquences) permettant de détecter, d’identifier les espèces d’hantavirus et de les caractériser (origine géographique en particulier), que cela soit à partir de prélèvements humains, animaux ou d’isolats.
Les prélèvements reçus pour un diagnostic sérologique de confirmation présentant un intérêt (précocité de prélèvement, forme clinique atypique, localisation géographique, surveillance épidémiologique) font l’objet d’un complément de diagnostic moléculaire afin de préciser l’espèce et le topotype d’hantavirus en cause.
Le CNR a également la capacité d’isoler des souches d’hantavirus.
Le CNR contribue à la surveillance épidémiologique, en lien avec l’agence nationale de santé publique et en collaboration avec le réseau de laboratoires effectuant un diagnostic de première intention.
Après recueil et enregistrement des données cliniques, biologiques et épidémiologiques des cas et de leurs résultats d’examens par les techniques de référence, le CNR est en mesure de produire mensuellement un rapport de surveillance indiquant la distribution spatiale et temporelle des cas confirmés.
Il contribue également aux projets européens de surveillance en fournissant les données françaises, via l’agence nationale de santé publique, à l’« European Centre for Disease Prevention and Control » (ECDC) à Stockholm en Suède.
Alerte : Le CNR signale à l’agence nationale de santé publique tout évènement inhabituel (émergence de nouveaux virus, cluster spatio-temporel, forme clinique inhabituelle, etc.).
Par ailleurs le CNR est capable, en collaboration avec l’agence nationale de santé publique, de renforcer sa surveillance en cas d’alerte nationale ou émanant d’un pays tiers.
Le CNR assure l’entretien et l’actualisation d’une collection de souches d’hantavirus de référence ainsi que des réactifs qui y sont associés.
Accueil de stagiaires
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Au plan international
Mis à jour le 26/01/2022