Corynebactéries du complexe diphtheriae

La maladie - Recommandations CNR Corynebactérie

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LA MALADIE

La diphtérie

Le complexe diphtheriae regroupe les espèces de corynebactéries potentiellement toxinogènes et proches phylogénétiquement de Corynebacterium diphtheriae (C. diphtheriae). La diphtérie, respiratoire ou cutanée, est une infection due principalement à l’espèce C. diphtheriae dont la transmission est essentiellement interhumaine. Des souches de C. ulcerans peuvent également être impliquées, souvent à partir de contacts avec des animaux de compagnie (chats et chiens principalement). Une troisième espèce potentiellement toxinogène du complexe diphtheriae est C. pseudotuberculosis, infectant très rarement l’homme mais plus fréquemment des animaux, en particulier les ovins.

Enfin, quatre nouvelles espèces ont été décrites récemment :
  • Les espèces C. belfantii (Dazas et al., IJSEM 2018) et C. rouxii (Badell et al., Res Microbiol, 2020), qui comprennent la majorité des souches précédemment classées comme C. diphtheriae biotype Belfanti, et qui sont tox-négatives 
  • L’espèce C. ramonii (Crestani et al. Res Microbiol, 2023), qui comprend des souches tox-positives et était précédemment considérée comme un sous-groupe de C. ulcerans
  • L’espèce C. silvaticum, trouvée chez les animaux sauvages et qui ne produit pas la toxine diphtérique (Dangel et al., IJSEM, 2020).

Les souches de ces espèces peuvent être porteuses du gène tox codant la toxine diphtérique : on parle dans ce cas de souches porteuses du gène, ou tox+ en abrégé.  Les souches tox+ peuvent soit exprimer la toxine diphtérique, soit pas ; le test d’Elek de production de la toxine permet de détecter les souches tox+ non productrices. Les souches tox+ et productrices de la toxine sont dites toxinogènes. Du point de vue de la prise en charge des patients et des contacts, toutes les souches tox+ sont traitées comme les souches productrices de la toxine.

 Les souches tox- peuvent également être pathogènes, responsables de signes cliniques de sévérité variable, y compris la production de fausses membranes. Elles sont souvent isolées de plaies mais aussi d’hémocultures.

Le réservoir de C. diphtheriae est principalement humain même si des animaux ont été rapportés comme porteurs ou infectés. Les infections à C. ulcerans sont des zoonoses sans transmission interhumaine décrite, jusqu’à présent.

La vaccination généralisée avec un vaccin acellulaire ne contenant que de l’anatoxine diphtérique (toxine rendue non pathogène mais restant immunogène) a permis le contrôle de cette maladie dans toutes les régions où la couverture vaccinale est élevée. Cependant, la survenue de cas d’importation de diphtérie dus à C. diphtheriae et de cas autochtones dus à C. ulcerans par transmission zoonotique, justifie la surveillance de la diphtérie.

Les recommandations en vigueur sur la conduite à tenir lors de l’apparition d’un cas de diphtérie en France sont fournies dans ce document de référence : Conduite à tenir devant un cas de diphtérie, complémenté par ce document de référence : complément à la CAT de 2021 (voir aussi notre Foire Aux Questions)

RECOMMANDATIONS AU PUBLIC

Le CNR n’interagit pas directement avec des particuliers. En cas de symptômes évocateurs de diphtérie, adressez-vous à votre médecin traitant.

RECOMMANDATIONS AUX PROFESSIONNELS DE SANTÉ

La diphtérie fait partie des maladies à déclaration obligatoire (DO)
Fiche de DO (PDF - 304 Ko)
 

Une suspicion de diphtérie clinique est à traiter comme une urgence médicale. En cas d’identification d’une souche de C. diphtheriae, C. ulcerans ou C. pseudotuberculosis, il est urgent d’envoyer la souche au CNR et de contacter l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour évaluation et prise en charge du risque sanitaire. 

Devant toute suspicion de diphtérie en médecine de ville, prévenez l’antenne de l’ARS de votre région et veuillez adresser le patient vers les urgences de l’hôpital le plus proche du domicile du patient. 

Si l’urgence médicale est moindre (patient vacciné et absence de signes cliniques évocateurs d'une diphtérie), un laboratoire d’analyse de biologie médicale ou de microbiologie clinique hospitalier (si le patient est hospitalisé) doit d’abord être sollicité pour cultiver le prélèvement et détecter la présence éventuelle de souches du complexe diphtheriae, qui seront alors envoyées au CNR.

Les professionnels de santé du secteur hospitalier ou privé peuvent contacter le CNR aux heures ouvrées.

Mis à jour le 06/02/2024

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