Jacques Monod (1910-1976)

Pour Jacques Monod, la biologie moléculaire devait servir à mettre en place les éléments d’un puzzle, expliquant les mécanismes communs à tout le règne du vivant, de la bactérie aux animaux complexes. Inspirés par André Lwoff, Jacques Monod, en collaboration étroite avec François Jacob, découvre le premier système de régulation génétique, appelé opéron. Quatre ans après la publication de cette découverte, les trois chercheurs seront récompensés par le prix Nobel de médecine 1965.

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Jacques Monod
À 16 ans, Jacques Monod quitte Cannes pour s’inscrire à la faculté de sciences de Paris. Sa licence en poche, il rejoint le laboratoire du zoologiste Edouard Chatton. Il interrompt alors sa thèse à deux reprises, pour une expédition au Groenland en 1934, aux côtés de Paul-Emile Victor, puis pour suivre deux ans plus tard un stage au sein de l’Institut de Technologie de Californie. Quand la guerre éclate, il s’engage dans la résistance, Puis, en 1945, il intègre le laboratoire d’André Lwoff à l’Institut Pasteur, pour prendre ensuite la tête du service de biochimie cellulaire en 1954, et dont il deviendra le directeur général, en 1971.

Très tôt, Jacques Monod s’intéresse à la croissance des bactéries, sujet sur lequel il collabore très étroitement avec François Jacob. Entre les deux chercheurs, la complémentarité est unique. Ses travaux l’amèneront plus tard à se pencher en collaboration avec François Gros sur les ARN messagers, molécules intermédiaires entre l’ADN et les protéines, et sur les mécanismes de régulation des enzymes.

Extrait du discours de Jacques Monod lors de la remise du prix Nobel

10 décembre 1965

«…La Fondation Nobel a rendu d’inestimables services en rappelant, parfois en révélant, aux hommes de notre temps les sources les plus riches et les notions les plus profondes de leur civilisation.

C’est à cela que tient le prestige incomparable de votre récompense dont la signification et l’importance dépassent de beaucoup la personne même du lauréat qui s’en trouve être l’objet.

Mais si je vois dans ma présence aujourd’hui parmi vous, bien moins le signe d’une distinction personnelle qu’un hommage aux idées, à l’éthique et à l’esthétique de la discipline que j’ai cherché à servir, ma reconnaissance envers ceux qui ont pu me croire digne d’assister à cette fête n’en est pas moins émue et profonde. Permettez-moi de vous remercier de m’avoir donné, ainsi qu’aux miens, la joie d’être témoins de ces magnifiques fêtes, bien dignes, par leur éclat, des hautes valeurs qu’elles célèbrent… »
 
© The Nobel Foundation 1965

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