
Ce sera son dernier séjour hors de la métropole : à 56 ans, en conflit avec les autorités militaires, il quitte les Troupes coloniales, se retire dans sa Drôme natale et s’investit dans la santé publique de sa région.
Si le nom de Paul-Louis Simond signe de nombreux travaux scientifiques, il a aussi été donné à… une dizaine d’orchidées, baptisées par le Muséum de Paris à qui ce passionné de botanique avait fait don de 226 aquarelles d’orchidées d’Indochine accompagnées de ses descriptions manuscrites. Cette fleur est d’ailleurs sur son « ex-libris » aux côtés de la salamandre (pour ses premières recherches à l’Institut Pasteur), du rat, de la puce, et du moustique de la fièvre jaune...
DÉCOUVERTE À KARACHI : En 1897, à la demande de l’institut pasteur, Paul-Louis Simond prend le relais d’Alexandre Yersin pour mener une campagne de sérothérapie contre la peste bubonique dans la région de Bombay aux indes, frappée par une grave épidémie. il sillonne la région, les malades affluent, il s’épuise… et il observe. La présence chez certains malades d’une petite cloque (phlyctène) évoquant les suites d’une piqûre d’insecte lui laisse penser que le rat ne transmet pas directement la maladie à l’homme. C’est à Karachi, où il est envoyé plus tard sur une nouvelle flambée de peste, qu’il prouve par une expérience décisive la transmission de la peste par la puce, du rat au rat et par déduction du rat à l’homme. « Ce jour-là, le 2 juin 1898, j’éprouvais une émotion inexprimable à la pensée que je venais de violer un secret qui angoissait l’humanité depuis l’apparition de la peste dans le monde », écrit-il. en complétant la dératisation par la désinsectisation, sa découverte permit une diminution considérable de la maladie dans de nombreux pays. |
> 30 juillet 1858 Naissance à Beaufort-sur-Gervanne (Drôme). > 1882-1886 Directeur de la léproserie de l’acarouani en Guyane. > 1886-1887 Thèse de doctorat en médecine sur la lèpre, à Bordeaux. > 1890-1894 Médecin de 2e classe de la Marine. Muté en extrême-orient, il participe aux campagnes de vaccination contre la variole et mène des recherches océanographiques dans le golfe du tonkin. rédige en Chine, à Long- tcheou, des Notes d’histoire naturelle et médicales . > 1895-1897 Suit le cours de microbiologie de l’institut pasteur puis y mène des recherches sur les coccidies. > 1897-1898 Envoyé aux indes anglaises par l’institut pasteur pour lutter contre la peste. Les Annales de l’Institut Pasteur publient ses travaux sur la transmission de la maladie. > 1898-1901 Directeur de l’institut pasteur de saïgon. Chevalier de la Légion d’honneur. > 1901-1905 Mission sur la fièvre jaune au Brésil pour l’institut pasteur. > 1906-1910 professeur à l’École d’application du service de santé des troupes coloniales (Marseille). > 1908-1909 Mission sur la fièvre jaune en Martinique. > 1911-1913 Directeur de l’institut impérial de bactériologie de Constantinople. > 1914-1917 Directeur du service de santé des troupes du groupe de l’indochine. Quitte les troupes coloniales. > 1919-1947 Adjoint au maire de Valence, participe à la création de la pouponnière valentinoise et du dispensaire antituberculeux de la Ville. > 18 mars 1947 Décès à Valence (Drôme). |