L’Institut Pasteur débute en 2023 des travaux de restauration et de réhabilitation de ce bâtiment classé monument historique. Derrière ses portes fermées, l’équipe du musée et des professionnels du patrimoine s’affairent pour la conservation d’un lieu et d’objets témoins de l’histoire pasteurienne. La première étape de cette restauration s’est concrétisée par un important chantier des collections, qui s’est déroulé du 2 novembre 2022 au 31 mai 2023.
Les termes techniques en gras sont définis en fin d'article dans le glossaire.
En 1936, l’appartement où Louis et Marie Pasteur ont résidé les dernières années de leur vie est devenu le musée Pasteur. Depuis novembre 2022, ce bâtiment classé au titre des monuments historiques entre dans une phase importante de réhabilitation et de restauration. Ces travaux sont l’occasion pour le musée de faire peau neuve et de proposer à sa réouverture, programmée en 2027, une nouvelle offre muséale.
Mais avant d’entamer toute transformation, il était important de dresser un état des lieux le plus exhaustif possible des biens culturels conservés in situ. Entre novembre 2022 et mai 2023, un chantier des collections a été mis en place avec la société GRAHAL, spécialisée dans la gestion et la valorisation des projets patrimoniaux.
Une étude rigoureuse de plus de 12 000 biens de la collection du musée
Le chantier des collections a consisté à inventorier, récoler, informatiser, photographier, dépoussiérer, et établir le diagnostic sanitaire de tous les objets de la collection du musée. Au début de l’opération, la collection était estimée à 9 000 objets, mais 12 406 auront été traités durant les sept mois de chantier.
Pour assurer cette tâche titanesque, l’équipe du musée a travaillé de concert avec des assistants de conservation, des régisseurs de collections, et des restaurateurs du patrimoine. Plus d’une vingtaine d’entre eux ont été mobilisés sur ce chantier.
Dépoussiérage du cadre du portrait “Pasteur dans son laboratoire” par Albert Edelfelt. © François Gardy/Institut Pasteur
Plus de vingt professionnels du patrimoine mobilisés
« Lors du récolement, nous vérifions notamment l’état global de chaque bien, afin de savoir s’il doit être consolidé en amont du déménagement. C’est indispensable, bien que cela ne constitue en rien un travail de restauration », explique Emma Bonvin, régisseuse en charge de la coordination des opérations en mai 2023. Les professionnelles qui ont travaillé sur ce chantier (l’équipe GRAHAL était 100% féminine) ne sont pas là par hasard. Formées à la régie des œuvres et à la conservation préventive à l’Ecole du Louvre, elles savent reconnaitre les matériaux constitutifs et leurs fragilités afin de procéder à un dépoussiérage adapté.
Les collections du musée Pasteur étant extrêmement variées, des restaurateurs et restauratrices du patrimoine de spécialités tout aussi variées (sculpture, peinture, arts graphiques, photographie, cadres, verre et céramique, métal et textile) sont intervenus à différents moments du chantier. Ils ont dressé l’état sanitaire de chaque objet afin de déterminer si des interventions sont nécessaires pour les consolider.