L’Institut Pasteur retrouve progressivement une gouvernance normale. Le nouveau conseil d’administration (CA) élu par l’assemblée de l’Institut s’est réuni le 24 novembre 2016. Il a mis en place un nouveau bureau ainsi que les comités indispensables à son bon fonctionnement et au pilotage des activités de la Fondation.
Depuis cette date, le CA a engagé avec détermination son plan de travail. En décembre, le budget prévisionnel 2017 a été adopté et le comité audit et finance (CAF), chargé de suivre précisément son exécution, a été installé. Le CA a également examiné l’avancement du plan stratégique 2014-2018 qui lui a été présenté par le directeur général, le Pr Christian Bréchot, et a approuvé la poursuite de sa mise en œuvre. Avant la fin de ce mois, le CA fera le point sur les travaux déjà menés et définira une méthode pour la stratégie des années futures. Enfin, il va constituer très prochainement un search committee de haut niveau en vue de pourvoir à la succession de l’actuel directeur général.
Comme il a déjà eu l’occasion de le présenter au campus, le CA a affirmé les principes et les objectifs sur lesquels il entend fonder son action afin de maintenir le bon fonctionnement et la continuité de l’Institut Pasteur, à savoir :
- définir une stratégie scientifique pluriannuelle visant l'excellence, validée par l’ancien comme par le nouveau CA ;
- pérenniser l’indépendance de l’Institut Pasteur, dans une logique de coopération efficace avec ses partenaires ;
- prévenir les difficultés rencontrées en matière de gestion budgétaire, de respect des règles de sécurité ou d’élaboration des contrats de partenariat ;
- mettre en place un système d'information, non seulement en interne entre tous les organes de la Fondation, mais aussi en externe pour valoriser au mieux les atouts majeurs de l’Institut, dans un souci de transparence.
Deux dossiers portés par l'actualité sont actuellement traités par le CA et le DG dans le cadre de ces orientations générales.
Le premier concerne un transport de virus MERS-CoV inactivé qui n'a pas fait l’objet de la déclaration à l’ANSM légalement nécessaire. Cet épisode de 2015, qui ne doit pas se reproduire, entraine actuellement des auditions de plusieurs personnes par les services judiciaires d’enquête. Le CA a pris la pleine mesure de ces faits. Depuis plusieurs mois, nous menons avec le directeur général, un vaste effort de rappel de la réglementation, d’accélération des alertes et déclarations légales, de vérifications des conditions de transport et de traitement des matières à risque sanitaire.
Le second concerne la divulgation dans la presse d'éléments qui seraient issus du rapport d’une mission interministérielle « de conseil à l’Institut Pasteur » confiée le 17 juillet 2016, à trois inspections générales, des affaires sociales, des finances et de l’administration de l’éducation et de la recherche. Ce rapport, qui sera présenté prochainement au CA, avait porté sur trois dimensions :
- la gouvernance ;
- la maîtrise des risques ;
- la stratégie de développement et sa soutenabilité à moyen et long termes.
Après la présentation et l’analyse de ce rapport au sein de son CA, l’Institut pense que sa publication peut être utile si les ministres la décident. D’ores et déjà, nous constatons, au rebours de la médiatisation qui en a été faite, que, s’il suggère des axes d’amélioration, notamment sur le pilotage budgétaire et le renforcement de la vigilance en matière de respect des procédures et de maîtrise des risques, il ne met en cause l’intégrité d’aucun responsable de l’Institut et note "la bonne santé financière globale actuelle" de la Fondation. Au moment du déploiement du plan de travail 2017 de l’Institut, ce rapport constitue pour le CA un véritable outil et ses nombreuses propositions sont et seront attentivement analysées et prises en compte pour mettre en œuvre les améliorations utiles et permettre ainsi au CA d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés.
Christian Vigouroux
Président du CA