Fièvre hémorragique de Crimée-Congo

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Le taux de létalité de la forme hémorragique de la maladie peut atteindre 30%. 

 

La FHCC est endémique dans certains pays (Afrique, Asie, Moyen-Orient) et également présente dans certains pays d’Europe de l’Est et du Sud, et notamment en Espagne. En France, si le virus de la FHCC a été détecté pour la première fois sur des tiques collectées dans des élevages bovins du sud du pays en 2023, aucun cas humain autochtone n’a été constaté à ce jour. 

Quelles sont les causes de la maladie ? 

Elle est provoquée par un virus composé d’un ARN à simple brin. Appartenant à la famille des Nairoviridae, le virus est de forme sphérique et présente un diamètre allant de 80 à 120 nm. Si l’infection par le virus de la FHCC provoque généralement des symptômes relativement peu sévères, la maladie peut également évoluer vers des formes graves, où des hémorragies multiples et la défaillance d’organes vitaux entraînent le décès de la personne contaminée. 

Quels sont les symptômes ? 

La durée d’incubation du virus va dépendre du mode de contamination (piqure de tique ou contact avec du sang ou un tissu infecté). Elle varie de 3 à 7 jours en moyenne. 

Généralement, les symptômes sont peu sévères. Ils vont s’apparenter à ceux de la grippe : fièvre, douleurs musculaires, raideur, vertige. Des nausées, vomissements, maux de gorge, douleurs abdominales et des sautes d’humeur peuvent faire leur apparition. Au bout de 2 à 4 jours, des symptômes de dépression ou encore de lassitude peuvent survenir.  

Lorsqu’elle évolue défavorablement, la maladie peut entraîner des hémorragies ainsi qu’une dégradation rapide des fonctions rénales et hépatiques. Sous cette forme grave, la maladie est mortelle dans 5 à 30% des cas, le décès ayant lieu la plupart du temps au cours de la deuxième semaine de la maladie.

Pour les personnes qui guérissent de la maladie, l’amélioration de l’état de santé se fait généralement 9 à 10 jours après l’apparition des symptômes. 

Alors que l’être humain peut développer des formes graves de la maladie, l’infection des autres animaux vertébrés par le virus de la FHCC est quasiment exclusivement asymptomatique. 

Comment se transmet la maladie ? 

Le virus de la FHCC se transmet notamment par des piqures de tique du genre Hyalomma. En France métropolitaine, où sa présence est avérée depuis 2015, l’espèce Hyalomma marginatum –vectrice du virus- est plus particulièrement surveillée. Il s’agit d’une tique relativement grande (5 à 8 mm) et qui se caractérise par un rostre (prolongement pointu) long et des pattes bicolores. Elle est susceptible de piquer l’être humain, notamment lors de sa période d’activité, entre mars et juillet. 

La nécessité pour Hyalomma marginatum d’un climat sec et chaud explique pourquoi la présence de cette espèce de tique en France se limite pour le moment aux départements du pourtour méditerranéen, de l’Ardèche et de la Drôme. Cependant, avec le réchauffement climatique, l’aire de répartition de Hyalomma marginatum va probablement s’étendre en France métropolitaine dans les prochaines années. 

Outre les piqures de tiques, le virus de la FHCC peut également se transmettre en étant en contact avec du sang ou des fluides d’humains ou d'animaux contaminés. Les animaux non-humains, bien qu’asymptomatiques dans leur immense majorité, présentent néanmoins dans leur organisme, pendant environ une semaine, une quantité de virus suffisante pour engendrer d’autres contaminations. 

La maladie ne se transmet pas par voie aérienne. Le virus ne se transmet pas non plus par ingestion de produits laitiers au lait cru. 

Comment diagnostiquer l’infection ? 

Le diagnostic clinique de la maladie est difficile, les premiers symptômes étant peu spécifiques. 

La confirmation de l’infection par le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo peut être effectuée selon différentes méthodes. Les principales sont : 

  • la détection du génome viral par RT-PCR 
  • la détection d’un antigène viral ou d’un anticorps caractéristique par des tests immunologiques  
  • l'isolement du virus sur culture cellulaire 

Quels sont les traitements ? 

La prise en charge de la maladie repose principalement sur le traitement des symptômes.  

Un médicament antiviral, la Ribavirine, a été proposé pour traiter les patients lors de l’apparition des symptômes mais son efficacité est encore discutée. 

Il n’existe à ce jour pas de vaccin contre la FHCC. 

Comment prévenir la maladie ?  

La prévention contre la FHCC repose principalement sur des mesures de protection individuelle contre les piqures de tiques. Pour éviter ces dernières, il convient donc de porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants et clairs (permettant de mieux repérer la présence d’une tique) lors de promenades en pleine nature, de privilégier les chemins balisés, d’éventuellement utiliser des agents répulsifs, de s’inspecter en rentrant d’une promenade en forêt (notamment les aisselles, les plis du genou, le cuir chevelu, etc). 

Le personnel soignant, les personnes travaillant dans les abattoirs, les vétérinaires et les éleveurs doivent porter des vêtements et des protections adaptées (lunettes, gants, etc) afin d’éviter le contact avec les fluides corporels d’humains ou d’animaux potentiellement infectés.  

Qui est touché ? 

La FHCC est endémique en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient. Le virus est également présent dans certains pays d’Europe de l’Est et du Sud. 

Le virus de la FHCC a été détecté pour la première fois en France en 2023, plus précisément sur une centaine de tiques collectées dans des élevages bovins du sud du pays. En octobre 2023, aucun cas autochtone n’avait encore été détecté chez l’humain en France. 

Consultez l’actualité du Cirad sur la première détection du virus de la FHCC en France

En Espagne, une douzaine de cas humains ont été rapportés depuis 2016, au rythme d’un à trois cas par an. 

Les exploitants agricoles, les personnes travaillant dans les abattoirs, les vétérinaires, du fait des contacts avec du sang ou des tissus d’animaux possiblement infectés, présentent un risque plus important d’être contaminés. 

Obtenir plus d’informations sur la fièvre hémorragique de Crimée-Congo sur le site de l’OMS 

Consultez le rapport de mai 2023 de l’ANSES sur l’analyse des risques pour la santé humaine et animale liés aux tiques du genre Hyalomma en France


Octobre 2023

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