Daniel Bovet (1907-1992)

En 1957, les découvertes de Daniel Bovet (d’origine suisse) sur les produits de synthèse et plus spécialement leur action sur le système vasculaire et les muscles du squelette sont récompensées par le prix Nobel de physiologie ou médecine. Daniel Bovet a découvert le premier antihistaminique et les premiers curarisants de synthèse. Il fut un précurseur en chimie thérapeutique.

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Daniel Bovet
« Pour ses découvertes sur les produits de synthèse qui inhibent l’action de certaines substances de l’organisme et plus spécialement leur action sur le système vasculaire et les muscles du squelette. »

Daniel Bovet, co-découvreur de l’action anti-infectieuse des sulfamides, sera également l’un des pionniers des neurosciences à l’Institut Pasteur, en collaboration étroite avec son épouse, Filomena Nitti, la sœur d’un autre pasteurien, Federico Nitti. Entre autres contributions majeures, il a découvert les antihistaminiques et les curares de synthèse. Il collabore avec Ernest Fourneau à partir des années trente jusqu’après guerre, dans le service de chimie thérapeutique.

Extrait d’une interview avec le Pr Changeux, ancien directeur du laboratoire de Neurobiologie moléculaire à l’Institut Pasteur.

« Daniel Bovet était un précurseur pour l’identification de substances chimiques capables d’agir sur des récepteurs et d’entrer en compétition avec les substances endogènes que sont les neurotransmetteurs. Mais évidemment à l’époque, il n’avait pas idée ni de ce qu’était un récepteur, ni de la possibilité d’avoir des agents pharmacologiques qui se fixent sur des sites autres que le site actif ou le site d’activité biologique qui seraient des sites allostériques. Ce qui est devenu maintenant un domaine extrêmement actif de la pharmacologie moléculaire. »

Daniel Bovet découvre le premier adrénolytique de synthèse en 1933, le premier antihistaminique de synthèse en 1937 et le premier curarisant de synthèse en 1946.

« En 1946, Bovet, Depierre et Courvoisier introduisent en clinique l’utilisation de la gallamine, ou flaxedil, utilisé depuis par des générations d’anesthésistes et de chirurgiens comme myorelaxant. (…) En 1950, Bovet s’engage aux côtés de Feldberg, puis de Nachmanson (en 1953) dans le combat, alors mené contre certains électrophysiologistes, en faveur de l’intervention de la neurotransmission chimique dans le système nerveux central. Dans ces travaux expérimentaux, il mentionne alors des “récepteurs spéciaux pour l’adrénaline, l’acétylcholine et l’histamine dans l’organisme qui pourraient être des protéines spécifiques dont la configuration est complémentaire de celles du transmetteur lui-même”. Avec 50 ans d’avance, Bovet anticipe l’intervention des récepteurs pharmacologiques - du récepteur nicotinique en particulier - dans le contrôle des états de conscience. »

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