Streptocoques A et B

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En France, les infections invasives à streptocoque A sont en augmentation depuis les années 2000. 

Environ 500 cas d’infections néonatales invasives associés au streptocoque B sont dénombrés chaque année en France. 

Quelles sont les causes ? 

Streptocoque A 

La bactérie va se trouver majoritairement dans la gorge et le pharynx. 

Streptocoque B 

Le streptocoque du groupe B (SGB), Streptococcus agalactiae, a pour réservoir essentiel le tube digestif à partir duquel se fait la colonisation des voies génitales de la femme, souvent intermittente. 

Comment se transmet la bactérie ? 

Streptocoque A 

Le streptocoque du groupe A (SGA), Streptococcus pyogenes, se transmet exclusivement entre êtres humains par gouttelettes respiratoires et contacts directs (sécrétions nasales, lésions). 

Streptocoque B 

Les infections néonatales sont majoritairement liées à l’inhalation et l’ingestion des sécrétions vaginales au cours de l’accouchement. La transmission materno-foetale est essentiellement aérodigestive, par inhalation ou ingestion de liquide amniotique contaminé après rupture des membranes, ou au moment du passage de la filière urogénitale colonisée par le streptocoque B.  

Quels sont les symptômes ? 

Streptocoque A 

La bactérie est responsable d’infections fréquentes bénignes et non invasives, telles que l’angine et l’impétigo. Les symptômes seront principalement des maux de gorge, de la fièvre, des rougeurs et un gonflement des amygdales. Mais elle est également responsable d’infections invasives graves : bactériémies (bactérie dans le sang), infections cutanées nécrosantes, infections puerpérales (infections post-partum), pleuropneumopathies (complication d’une pneumopathie), méningites, qui peuvent être associées à un syndrome de choc toxique streptococcique.  

Streptocoque B 

On distingue deux types d’infections néonatales à SGB en fonction de leur date de survenue chez l’enfant. Les infections précoces surviennent dans 80 % des cas durant les 24 premières heures de vie et les infections tardives surviennent entre la première semaine de vie et le troisième mois. Les infections précoces se manifestent plus communément par une détresse respiratoire et une bactériémie (89 % des cas). La méningite reste une présentation clinique moins commune lors des formes précoces (10-20% des cas). Les infections néonatales tardives sont associées à des bactériémies et à des méningites dans la plupart des cas. 

La plupart des infections invasives chez la femme enceinte sont des bactériémies éventuellement associées à des infections intra-utérines (infection des tissus placentaires). Les infections à streptocoques B en dehors de la grossesse et des premières semaines de vie, sont marquées principalement par les bactériémies, mais des arthrites, des endocardites et des méningites ont également été rapportées. L’âge et des pathologies sous-jacentes, de type diabète ou cancer, constituent des facteurs de risque. 

Comment diagnostiquer l’infection ? 

Un examen clinique est systématique en premier lieu. Le diagnostic des infections streptococciques se fait généralement par prélèvement et culture bactérienne pour identifier spécifiquement le type de streptocoque. 

Pour les femmes enceintes, il existe un dépistage du portage de S. agalactiae / Streptocoque B. 

Quels sont les traitements ? 

Streptocoque A 

Des antibiotiques, les ß-lactamines, constituent à l’heure actuelle le traitement de référence des infections streptococciques. On assiste depuis plusieurs années à l’augmentation de la résistance à certaines familles d’antibiotiques.

Il n’existe pas de vaccin contre les infections à streptocoques A. 

Streptocoque B 

Il existe l’antibioprophylaxie en intra-partum reposant sur une ß-lactamine (pénicilline ou amoxicilline) ou, en cas d’allergie, sur un macrolide. Chez le nouveau-né, le traitement repose avant tout sur l’administration par voie intra- veineuse d’une ß-lactamine (amoxicilline), - éventuellement associée à un autre antibiotique (gentamicine) pendant les 48 premières heures -, sur une durée de 10 jours à 3 semaines en fonction des localisations infectieuses (méningite, arthrite, etc.). 

Il n’existe pas de vaccin contre les infections à streptocoques B. 

Comment prévenir l’infection ? 

Streptocoque A 

L’entourage immédiat d’un cas d’infection invasive à S. pyogenes a un risque accru de contracter une infection secondaire par rapport au reste de la communauté. Il est alors recommandé d’adopter les gestes contre les virus d’hiver comme se laver les mains, de porter un masque et d’éternuer dans son coude. 

Streptocoque B 

Chez la femme enceinte, il est recommandé d’effectuer un dépistage systématique du portage de S. agalactiae entre 34 et 38 semaines d’aménorrhée.  

Combien de personnes touchées ? 

Streptocoque A 

Il y a une recrudescence réelle des infections invasives à streptocoques A dans les pays industrialisés et notamment en Europe. En France, ces infections invasives sont en augmentation depuis 2000. 

Le taux de mortalité des infections invasives à streptocoques A est estimé à environ 10%, toutes pathologies confondues. 

Streptocoque B 

En France, environ 500 cas d’infections néonatales invasives sont dénombrés chaque année, provoquant entre 30 et 60 décès. 

Le taux de transmission de la mère colonisée au nouveau-né est en moyenne de 50 %, et environ 1 à 2 % des nouveau-nés développeront une infection en l’absence d’antibioprophylaxie réalisée au moment de l’accouchement chez les femmes colonisées par SGB. 


Août 2024

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