Botulisme

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Le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas

Quelles sont les causes ? 

L’agent pathogène impliqué dans le botulisme est une bactérie appelée Clostridium botulinum (C. botulinum). Elle se développe dans des conditions anaérobies, c’est-à-dire en absence d’oxygène. La bactérie va se multiplier et produire des toxines dans les aliments. C’est la toxine synthétisée, extrêmement puissante, qui est responsable de la maladie. Sur les sept types de botulisme connus aujourd’hui, quatre (les types A, B, E et plus rarement F) affectent l’être humain. 

Dans le cas du botulisme alimentaire, la toxine est directement ingérée via des aliments contaminés. Pour le botulisme infantile, ce sont des formes résistantes de la bactérie qui sont ingérées : des spores. C. botulinum va ensuite coloniser l’intestin de l’enfant et libérer des toxines qui aboutissent à la maladie. Les jeunes enfants sont plus particulièrement à risque du fait de l’immaturité de leur système immunitaire. 

Bien que rare, le botulisme peut survenir suite à une plaie dans laquelle des spores s’introduisent, la bactérie se développant ensuite dans des conditions anaérobies.

Quels sont les symptômes ? 

Les symptômes diffèrent selon le type de botulisme. 

Les symptômes liés au botulisme alimentaire apparaissent généralement au bout de quelques jours : atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue), sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, troubles digestifs et neurologiques. Dans les formes avancées, les symptômes évoluent vers une paralysie descendante des membres et des muscles respiratoires. C’est cette insuffisance respiratoire qui entraîne le décès.  

Le botulisme infantile est de gravité variable et se caractérise par des troubles digestifs, notamment la constipation de l’enfant. Celui-ci peut également être irritable, avoir des pleurs altérés, une perte de contrôle des mouvements de la tête.

Comment se transmet la maladie ? 

Le botulisme alimentaire se déclare chez l’humain via la consommation d’aliments mal conservés et à faible teneur en oxygène, contaminés par des toxines botuliques. 

Les enfants de moins d'un an peuvent contracter le botulisme infantile par l’ingestion de spores de C. botulinum.

Il n’existe pas de transmission interhumaine.

Comment diagnostiquer la maladie ?  

Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique. Celui-ci s’avère néanmoins insuffisant : les symptômes peuvent en effet également évoquer un accident vasculaire cérébral ou un syndrome de Guillain-Barré. L’examen préalable est donc suivi d’analyses en laboratoire. Celles-ci visent à mettre en évidence la toxine dans l’échantillon alimentaire suspecté d’être à l’origine de l’intoxication, ou la bactérie à partir des selles issues du malade.

Quels sont les traitements ?

La prise en charge doit être la plus précoce possible.  Un traitement antitoxinique peut être administré. 

Si l’évolution de l’état de santé de la personne est défavorable, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée peuvent être nécessaires. La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles, mais le traitement et la convalescence peuvent durer plusieurs semaines voire plusieurs mois. 

Des antibiotiques peuvent être utilisés uniquement dans le cas de botulisme par blessure.

Enfin, il existe un vaccin antibotulique, mais il est réservé à certaines catégories de personnes (les militaires par exemple), et il peut générer des effets secondaires importants.

Comment prévenir la maladie ? 

Les mesures de prévention reposent sur le respect des règles d’hygiène relatives à la préparation et à la conservation des denrées alimentaires, afin de prévenir le développement de C. botulinum, et la production de la toxine. Pour prévenir une intoxication alimentaire, il est conseillé de laver les aliments, bien les cuire (les toxines sont détruites lors d’une ébullition prolongée), utiliser une eau propre, les conserver à une température adéquate. 

Des spores de C. botulinum pouvant se trouver dans le miel, il est recommandé de ne pas en donner aux enfants de moins d'un an.

Combien de personnes touchées ? 

En France, le botulisme est rare : l’incidence moyenne s’est stabilisée à une dizaine de foyers par an, impliquant le plus souvent chacun un à trois malades. Il s’agit, dans la majorité des foyers, de botulisme alimentaire lié à la consommation de conserves familiales, mais aussi de produits artisanaux ou de la grande distribution. Les formes de botulisme infantile ou par blessure sont plus rares.

 


Septembre 2023

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