Aspergillose

|

L'Aspergillose pulmonaire invasive est la troisième cause d’infection fongique invasive en France.

Sarah Dellière, chercheuse dans l'unité Immunobiologie d'Aspergillus, répond à nos questions sur l'Aspergillus et les infections fongiques invasives.

Aspergillose broncho-pulmonaire allergique

Cette maladie se présente comme un asthme résistant aux traitements habituels. Elle touche également les personnes atteintes de mucoviscidose.

 Le traitement est basé sur l’emploi de corticostéroïdes parfois en association à un traitement antifongique administré oralement.

Aspergillome

Le champignon peut se développer dans une cavité préexistant dans le poumon et résultant d’une maladie antérieure, telle que la tuberculose ou la sarcoïdose. Les spores germent dans cette cavité pour former une boule « mycélienne ». La maladie peut passer inaperçue, surtout dans les phases précoces. Perte de poids, toux chronique, fatigue, expectorations sanglantes peuvent être présents. Le traitement dépend de la taille des lésions et de leur localisation. Les hémoptysies (crachats de sang) sont un signe d’alarme peuvent conduire à la résection chirurgicale, quand celle-ci est possible.

Sinusite aspergillaire

Le champignon peut se développer dans les sinus. Chez les patients ayant un système immunitaire efficace, l’infection se traduit par des maux de tête chroniques et une obstruction nasale ; le drainage des sinus suffit généralement. Si les sinus sphénoïdaux sont atteints une intervention chirurgicale et un traitement antifongique sont nécessaires. Chez les patients au système immunitaire déficient (leucémie, greffe de moelle…), la sinusite aspergillaire est beaucoup plus grave et représente volontiers une forme invasive. Elle impose un traitement antifongique immédiat.

Aspergillose invasive

C’est la troisième cause d’infection fongique invasive en France. Principalement due à l’espèce Aspergillus fumigatus, elle touche les sujets immunodéprimés, en particulier les patients qui ont subi une greffe de moelle, les patients soumis à un traitement anticancéreux et neutropéniques de manière prolongée, à un traitement immunosuppresseur à la suite d’une greffe d’organe, les patients hospitalisés en réanimation en particulier pour une grippe grave ou une infection par COVID-19. Les symptômes sont fièvre, toux, douleurs thoraciques, hémoptysies, difficultés respiratoires.

Les moyens de diagnostic sont la culture, la détection d’antigènes ou ADN fongique particuliers (l’antigène galactomannane ou PCR Aspergillus) dans le sérum ou les prélèvements respiratoires profonds et l’aspect des lésions thoraciques à l’examen scannographique. La mise en route du traitement antifongique doit être précoce.

Un traitement antifongique par voriconazole ou isavuconazole est débuté en urgence ; l’émergence d’Aspergillus résistants à ces molécules azolés est un problème émergent dans certains pays en rapport avec l’utilisation large d’azoles dans l’agriculture. Ce phénomène reste actuellement limité en France pour les infections invasives.


Juin 2021

Retour en haut