Listériose

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400 à 500 cas de listériose déclarés par an en France métropolitaine.

Environ 30 à 50 cas de formes materno-néonatales de la maladie par an en France.

 Quelles sont les causes ? 

L’agent infectieux responsable de la listériose est la bactérie Listeria monocytogenes. Il s’agit d’un bacille long de 1 à 2 µm ayant la capacité de se multiplier à basse température et en présence de fortes concentrations en sel. Cette bactérie est ubiquitaire : on peut la retrouver dans l’eau, le sol, les végétaux en décomposition et chez de nombreux animaux. L. monocytogenes a la capacité de contaminer les aliments prêts à consommer et les sites de fabrication des aliments.

Comment se transmet la bactérie ? 

Le principal mode de contamination humaine est l’ingestion d’aliments contaminés. Leur dissémination large peut être à l’origine d’épidémies. La bactérie est sensible à la chaleur, mais peut se multiplier lentement à la température des réfrigérateurs (4°C). Listeria monocytogenes n’altère pas le goût des aliments, contrairement à d’autres pathogènes transmis par voie alimentaire. 

En France, les aliments les plus fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes sont les produits laitiers (notamment fromages à pâte molle et au lait cru), les charcuteries (langue, pâté, rillettes), les poissons fumés, certains végétaux, et la viande crue ou peu cuite. 

Il existe également une transmission verticale (de la mère au fœtus) par le placenta.

Quels sont les symptômes ? 

La forme digestive isolée associe douleurs abdominales, diarrhées, et possible syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires et maux de tête). La période d’incubation est de quelques heures à 4 jours.

Les formes invasives (présence de la bactérie ne se limitant pas au tube digestif) se traduisent par une infection du sang (septicémie), du système nerveux central (méningo-encéphalite), ou une infection materno-néonatale. Son incubation va de quelques jours (septicémie, formes neuroméningées) à 1 à 2 mois (formes materno-néonatales).   Elles touchent principalement les personnes immunodéprimées (cancer, greffe d’organe, traitement immunosuppresseur, diabète, cirrhose), les personnes âgées, les femmes enceintes et les nouveau-nés.

Chez la femme enceinte, l’infection est en général sans conséquence pour la mère : elle peut passer inaperçue, prendre la forme de contractions et d’une mise en travail prématurée, ou se traduire par une fièvre isolée. Elle peut provoquer un avortement spontané, un accouchement prématuré et une mort fœtale. Le nouveau-né infecté peut présenter une infection sévère, aggravée par la prématurité, qui peut combiner septicémie, infection pulmonaire, neurologique et cutanée. L’infection combinée à la prématurité peut entraîner des séquelles importantes. 

Comment diagnostiquer l’infection ? 

Le diagnostic est porté devant la détection de la bactérie dans un prélèvement de sang (hémoculture), de liquide cérébro-spinal ou d’un autre site biologique physiologiquement stérile. 

Le placenta peut être le siège des foyers infectieux macroscopiques, et sa mise en culture permettre d’isoler la bactérie. Pour les nourrissons, l’analyse des premières selles (méconium)  peut également permettre d’isoler Listeria monocytogenes.  

En cas de suspicion d’aliments contaminés, des analyses bactériologiques doivent être entreprises afin de détecter leur contamination par la bactérie.

Quels sont les traitements ? 

Le traitement antibiotique repose sur l’administration d’amoxicilline, souvent combinée à la gentamicine. Il est d’autant plus efficace qu’il est administré rapidement après diagnostic. Pour les patients allergiques aux bêtalactamines (dont l’amoxicilline), un traitement par cotrimoxazole peut être prescrit.

Comment prévenir l’infection ? 

La prévention chez les personnes à risque (personnes âgées, femmes enceintes, immunodéprimées par un traitement immunosuppresseur ou une pathologie telle qu’un cancer, une cirrhose ou un diabète) consiste à éviter la consommation de produits laitiers non pasteurisés ou UHT dont fromage au lait cru, de charcuterie, de viande crue ou peu cuite, de poissons fumés, coquillages crus, surimi, tarama, poivrons, persil et graines germées crues.

Il est recommandé d’enlever la croûte de tous les fromages, de bien cuire les aliments d’origine animale, de laver soigneusement les légumes et les herbes aromatiques et de bien recuire jusqu’à ébullition les produits achetés prêts à consommer. 

Afin d’éviter les contaminations croisées (d’un aliment à l’autre), les aliments crus et cuits doivent être conservés séparément. Les produits préemballés sont préférables aux produits achetés à la coupe, ces derniers devant être consommés rapidement après achat.

Les règles habituelles d’hygiène (qui ne concernent pas uniquement Listeria monocytogenes) doivent être respectées : 

  • réchauffer les restes alimentaires et les plats cuisinés avant consommation immédiate ;
  • nettoyer fréquemment et désinfecter ensuite avec de l’eau javellisée et une éponge neuve le réfrigérateur ;
  • s’assurer que la température du réfrigérateur est suffisamment basse (4°C) ;
  • respecter les dates limites de consommation.
  • conserver les aliments crus (viande, légumes, etc.) séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
  • se laver les mains et nettoyer les ustensiles de cuisine après la manipulation d’aliments non cuits, et nettoyer les surfaces qui ont été en contact avec ces aliments.

Combien de personnes touchées ?  

En France métropolitaine, 400 à 500 cas de listériose sont déclarés par an. Les épidémies, rares et de petite taille aujourd’hui, ont été causées par des produits laitiers, des produits de viande, de poisson transformé et des légumes frais et surgelés.

Les personnes à risque sont les personnes âgées et/ou immunodéprimées (cancer, traitement immunosuppresseur, diabétiques, greffées), les femmes enceintes et les nourrissons. Les personnes les plus touchées sont âgées de plus de 60 ans, avec une prédominance masculine. Une augmentation des cas de septicémie a été notée ces dernières années. Le nombre des formes materno-néonatales a diminué, pour se stabiliser ces dernières années entre 30 et 50 cas/an.


Avril 2024

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