Méningocoques et haemophilus influenzae

Missions du CNR des Méningocoques et haemophilus influenzae

  1. Méningocoques et haemophilus influenzae
  2. Missions du CNR des Méningocoques et haemophilus influenzae

Dans le cadre des missions définies par l’arrêté du 29 novembre 2004 (fixant les modalités de désignation et les missions des CNR), le CNR des Méningocoques et haemophilus influenzae (CNRM) est désigné par le Ministère en charge de la santé et plus particulièrement par la Direction Générale de la Santé (DGS) sur recommandation de Santé Publique France (SPF)​ pour assurer la surveillance microbiologique des infections à méningocoque (Neisseria meningitidis).

Les axes majeurs des missions du CNR des Méningocoques et haemophilus influenzae impliquent une expertise microbiologique, la contribution à la surveillance épidémiologique (en lien avec la SPF), les alertes et les expertises auprès des autorités de santé.

Les missions spécifiques du CNR, telles que définies au cahier des charges de l’appel à candidature (SpF – Juin 2016) sont :

1. Apporter une expertise microbiologique :

  • Mettre au point ou évaluer des nouvelles techniques de confirmation du diagnostic et d’identification des souches en particulier lorsque la culture n’est pas possible ou a échoué (exemple : les méningites décapitées par l’antibiothérapie).

  • Caractériser en routine par des techniques phénotypiques les souches de N. meningitidis et H. influenzae (le type capsulaire, la sensibilité aux antibiotiques,…)

  • Caractériser par des techniques génotypiques les souches invasives à méningocoque et à H. influenzae permettant la comparaison fine des souches de méningocoque et d’Haemophilus influenzae au niveau national et international

  • Réaliser et développer des approches moléculaires additionnelles, y compris le séquençage des génomes entiers, pour identifier l’émergence de nouveaux variants.

  • Contribuer à l’exploration, sur le plan immunologique, des échecs vaccinaux contre N. meningitidis de sérogroupe vaccinal (tous les âges) et d’H. influenzae de sérotype b (enfants 0-15 ans).

  • Evaluer par différentes techniques la couverture des souches de N. meningitidis par les vaccins méningococciques B

  • Etudier des nouveaux mécanismes de résistance aux antibiotiques

  • Contribuer au contrôle de qualité des techniques moléculaires utilisées par les laboratoires hospitaliers dans le cadre du diagnostic des infections invasives à méningocoque et H. influenzae.

  • Diffuser les techniques de diagnostique biologique aux laboratoires de biologie médicale qui en font la demande.

  • Maintenir et compléter la collection de souches existante.

2. Conseil

  • Contribuer aux réunions d’expertise à l’occasion de situations d’alerte avec les ARS, la DGS et l’agence Nationale de santé publique.

  • Participer à la définition des politiques vaccinales et à l’évaluation de leur impact.

  • Contribuer à l’évaluation de l’adéquation de nouveaux vaccins avec les souches circulant en France ou impliquées dans des phénomènes épidémiques locaux. Assurer une activité de conseil auprès des professionnels de santé, cliniciens et biologistes.

3. Contribuer à la surveillance épidémiologique, en lien avec Santé Publique France :

  • Animer un réseau de laboratoires hospitaliers permettant de recueillir :

- de manière exhaustive les souches et PCR positives pour Neisseria meningitidis et H. influenzae pour les enfants de 0 à 15 ans.

- Un échantillon représentatif des souches de toutes les infections invasives à H. influenzae chez l’adulte

- les souches d’H. influenzae issues de présentations atypiques comme lors d’infections materno-fœtales

  • Transmettre périodiquement à SpFrance les résultats des analyses phénotypiques et génotypiques réalisées sur les souches invasives de N. meningitidis et H. influenzae

  • Participer à l’évaluation de la vaccination contre Hib en France par

- Le recueil du statut vaccinal des enfants de 0-15 ans atteints de méningite et autres infections invasives à H. influenzae de type b

- L’identification des échecs vaccinaux chez les enfants de -15 ans

- La détection de l’émergence d’infections invasives dues à d’autres sérotypes que le sérotype b.

  • Décrire l’évolution de la sensibilité aux antibiotiques des souches invasives au niveau national pour les antibiotiques à visée curative et préventive, et fournir les données sur la sensibilité des souches non invasives d’H. influenzae, en particulier chez l’enfant de 0-15 ans.

  • Participer à la surveillance épidémiologique et microbiologique européenne et internationale des infections invasives à méningocoque et H. influenzae.

4. Contribuer à l’alerte

  • Signaler à SpFrance les cas groupés liés à une souche commune et tout phénomène inhabituel (augmentation du nombre de cas, souche émergente,….).

Outre ces thèmes du cahier des charges, nous avons entrepris de qualifier ces souches, non seulement sur la base des données épidémiologiques et cliniques, mais également sur des critères expérimentaux visant à élucider les déterminants moléculaires qui caractérisent les infections invasives à méningocoques et H. influenzae dans le but de trouver de nouveaux marqueurs de virulence et d’identifier de nouveaux vaccins rationnels contre les nouveaux variants génotypiques pathogènes.

INTÉRÊT POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

N. meningitidis et H. influenzae sont deux agents majeurs d’infections invasives communautaires sévissant dans le monde entier. Les infections invasives à méningocoque (IIM) sont des maladies à déclaration obligatoire. Les critères de déclaration sont définis dans la circulaire de la Direction Générale de la Santé. La surveillance des IIM repose sur la déclaration obligatoire (DO) aux Agences Régionales de la Santé (ARS). Les DO sont regroupés et analysées par SpFrance et la caractérisation des cas confirmés biologiquement par culture et/ou par PCR au CNRMHi. Les mesures de prophylaxie pour les contacts proches sont organisées par les ARS.

Par ailleurs, H. influenzae est une bactérie pyogène responsable de multiples infections, plus sévères chez les nourrissons, les enfants de moins de 5 ans (notamment le sérotype b) et les sujets fragiles. La chimioprophylaxie peut être recommandée aux sujets contacts en cas d’infection invasive à Hib. Elle est associée à la mise à jour de la vaccination des enfants de moins 5 ans. Le CNRMHi intervient donc en tant que partenaire microbiologique en étroite collaboration avec SpFrance, avec qui les interactions sont constantes, pour la surveillance nationale des infections invasives à méningocoque et H. influenzae à travers la caractérisation phénotypique et génotypique des souches invasives pour détecter des liens entre différents cas et contrôler le risque d’expansion épidémique d’un clone connu ou émergent.

Mis à jour le 05/06/2020

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