Six jeunes diplômés issus des membres du Pasteur Network, hors Institut Pasteur, ont été mis à l’honneur lors de la cérémonie des doctorants de l’Institut Pasteur le 17 décembre 2021. Cette cérémonie ponctuant la fin de leur parcours universitaire s’est tenue en ligne avec des présentations qui ont souligné leur travail et investissement pour l’excellence scientifique du Pasteur Network.
Le 17 décembre 2021 s’est déroulée la cérémonie en l’honneur des doctorant 2020-2021 de l’Institut Pasteur. Organisée par la Direction de l’enseignement, cette cérémonie valorise les diplômés de l’année universitaire écoulée et marque le début de leur carrière scientifique tous les ans, depuis 2013.
Menée par le Pr Stewart Cole, Directeur Général de l'Institut Pasteur, cette 9ème édition a donné la parole à la Pr Edith Heard, Directrice générale du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), Grand Prix Inserm 2017 et Professeure au Collège de France en tant qu’invitée d’honneur. Celle-ci a présenté ses réalisations passées ainsi que ses espérances quant à une science sans genre ni frontière. Dans son discours, elle a pris le temps de revenir sur son parcours ponctué de sérendipité soulignant ainsi l'importance d'une valeur pasteurienne incontournable : la persévérance.
Les diplômés ont ensuite été présentés par Monica Sala, Directrice de l'enseignement à l'Institut Pasteur pour les chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris et Jennifer Heurley, Directrice internationale adjointe de l'Institut Pasteur pour les scientifiques issus des 32 autres membres du Pasteur Network.*
Surtitre
Athanasia Antoniou
PhD en Neurobiologie moléculaire et cellulaire
Scientifique de laboratoire
Theracell Advanced Biotechnology, Grèce
Thèse soutenue :
« Le criblage à haut contenu et l'analyse pPhD en Neurobiologie moléculaire et cellulairerotéomique permettent d'identifier un inhibiteur de kinase qui corrige les phénotypes pathologiques dans un modèle de maladie de Parkinson dérivé de patients »
Université nationale Kapodistrienne d'Athènes, Grèce
Institut Pasteur Hellénique, Grèce
Nasia Antoniou est actuellement chercheuse dans une entreprise de biotechnologie grecque. Elle a effectué son doctorat au Laboratoire de neurobiologie cellulaire et moléculaire et cellules souches à l’Institut Pasteur Hellénique sous la direction du Dr Rebecca Matsas où elle a étudié la fonction neurale dans le cadre de la maladie de Parkinson. Nasia Antoniou fut alors la première de ce laboratoire à réaliser des enregistrements électro-physiologiques montrant l’activité bioélectrique des neurones. Elle a utilisé l’imagerie calcique pour ses enregistrements mais aussi une technique dite de patch clamp qui mesure l’activité électrique d’un fragment microscopique de membrane cellulaire.
Grâce à sa collaboration avec le Dr Regis Grailhe, directeur de la plate-forme de développement technologique de l’Institut Pasteur de Corée, elle s’est rendue en Corée du Sud pour identifier, par criblage à haut débit, de potentielles nouvelles molécules contre la maladie de Parkinson. Dans cet objectif, elle a effectué du criblage de cellules souches dérivées de patients et testé des inhibiteurs de l'activité kinase, déjà employés dans ce cadre.
L'apprentissage de nouvelles techniques et le développement d'approches innovantes reste au cœur des projets de Nasia Antoniou.
Surtitre
Sokleaph Cheng**
PhD en Biologie Santé
Chercheur au sein de l’équipe de résistance contre les antibiotiques
Responsable adjointe du Laboratoire de biologie médicale
Responsable du Laboratoire de mycobactériologie
Institut Pasteur du Cambodge, Cambodge
Thèse soutenue :
« Déterminants génétiques et évolution de la résistance aux médicaments chez Mycobacterium tuberculosis au Cambodge, pays à forte charge de tuberculose »
Université de Montpellier, France
Institut Pasteur du Cambodge, Cambodge
Sokleaph Cheng est chercheur et responsable adjointe du Laboratoire de biologie médicale de l'Institut Pasteur du Cambodge. Elle vient d’y terminer un Doctorat en biologie de la santé. Celui-ci vient s’ajouter à son Doctorat en pharmacie spécialisé en biologie médicale de l'Université des sciences de la santé de Phnom Penh.
Le projet de thèse de son Doctorat en biologie de la santé portait sur l'évolution de la résistance aux médicaments et la génétique chez Mycobacterium tuberculosis au Cambodge, Aussi appelé Bacille de Koch, c’est la bactérie responsable de la tuberculose, maladie très répandue au Cambodge pouvant présenter une forme multi-résistante.
Actuellement, ses projets se concentrent sur la résistance aux antibiotiques et plus particulièrement l’émergence et la transmissions de celle-ci entre les écosystèmes. Elle utilise notamment une approche dite One Heath, comme avec le projet ARCAHE. Ce dernier vise à comprendre la circulation de la résistance aux antibiotiques à l'interface entre les humains, les animaux et l'environnement au Cambodge.
Surtitre
Laurence Geebelen
PhD en Sciences de la santé publique
Scientifique
Unité des maladies infectieuses liées à l'environnement
Sciensano, Belgique
Thèse soutenue :
« Les maladies transmises par les tiques en Belgique : L'incidence et le poids économique de la borréliose de Lyme et l'occurrence d'autres infections transmises par les tiques »
Université Catholique de Louvain, Belgique
Sciensano, Belgique
Laurence Geebelen travaille sur la surveillance des maladies transmises par les tiques, les maladies vectorielles d’autres origines et les zoonoses depuis la Belgique. Les tiques étaient déjà au cœur de son doctorat en sciences de la santé publique, commencé fin 2015, à l'Université catholique de Louvain et à Sciensano.
Laurence Geebelen a obtenu un diplôme de pharmacienne avec un master en soins pharmaceutiques à l'Université catholique de Louvain en 2013. En 2014, elle se spécialise ensuite en médecine tropicale et en santé internationale avec un cours postuniversitaire suivi à l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers. Ce cours a suscité son intérêt quant aux thématiques liées aux maladies infectieuses, à l'épidémiologie et à la santé publique qui sont devenues ses champs de recherche principaux.
Laurence Geebelen continue sa carrière de scientifique dans l’unité qui l’a accueillie pour sa thèse, l’Unité d’épidémiologie des maladies infectieuses liées à l’environnement de Sciensano.
Surtitre
Olivia O’Connor**
PhD
Ingénieur
Unité de recherche et d’expertise dengue et arboviroses, France
Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, France
Thèse soutenue :
« Dynamique de la dengue en Nouvelle-Calédonie : rôle du vecteur Aedes aegypti dans la transmission virale »
Université de Nouvelle-Calédonie, France
Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, France
Olivia O’Connor a intégré l’Unité de recherche et d’expertise dengue et arboviroses de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie en tant qu’ingénieur. Les travaux de recherche qu’elle a menés jusqu’à lors visaient deux objectifs principaux ayant attrait à l’étude des arbovirus, virus transmis par les arthropodes se nourrissant de sang comme les puces ou moustiques.
Le premier concerne la caractérisation moléculaire de ces arbovirus, à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie et de la région Pacifique environnante. Le second s’intéresse plus spécialement aux moustiques vecteurs de l’espèce Aedes aegypti. Sur eux, elle étudie la fitness ou valeur sélective de la transmission des virus isolés en Nouvelle-Calédonie et notamment celle de la dengue, en incluant la stratégie de lutte contre cette maladie par la bactérie Wolbachia, en cours sur le territoire.
Ces travaux ont mis en évidence l’importance et la complexité des interactions entre un virus et ses vecteurs dans l’émergence d’une nouvelle arbovirose ainsi que le rôle de la modification de l’environnement dans cette dynamique. À l’avenir, Olivia O’Connor souhaiterait élucider les facteurs à l’origine de l’évolution des arbovirus et de leur adaptation aux changements environnementaux qui sont encore mal compris.
Surtitre
Matthieu Pot
PhD en Physiologie et biologie des organismes populations-interactions
Scientifique
Laboratoire Interaction des Ecosystèmes Microbiens
Institut Pasteur de la Guadeloupe, France
Thèse soutenue :
« Échanges de gènes de résistance entre bactéries de différents biotopes »
Université des Antilles - Pointe-à-Pitre, France
Institut Pasteur de la Guadeloupe, France
Matthieu Pot étudie la résistance des bactéries aux antibiotiques ou antibiorésistance depuis l’Institut Pasteur de la Guadeloupe. Diplômé de l’École Supérieure d'Ingénieurs en Agroalimentaire de Bretagne atlantique, ESIAB, en tant qu’ingénieur en microbiologie, il poursuit ses études universitaires avec un Master en Zoonoses et Environnement à l’Université de Limoges.
En 2017, il rejoint l’Institut Pasteur de la Guadeloupe où il entame son projet de thèse sous la direction d’Antoine Talarmin au Laboratoire interaction des écosystèmes microbiens. Celui-ci porte sur la résistance aux antibiotiques avec une approche globale dite One Health. Il a ainsi mis en évidence le rôle crucial des stations d’épuration et des eaux usées dans la diffusion d’entérobactéries et de plasmides présentant une antibiorésistance, au sein de la faune locale, grâce à un important travail de terrain, des analyses phénotypiques et bio-informatiques.
Pour continuer ses recherches sur l’antibiorésistance et l’écologie microbienne, Matthieu Pot devrait très prochainement intégrer l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, toujours au sein du Pasteur Network.
Surtitre
Antsa Rakotonirina
PhD Biologie des populations et écologie
Postdoctorante
Unité d'Entomologie Médicale et Vétérinaire
Institut Pasteur du Cambodge, Cambodge
Thèse soutenue :
« Contribution de la spectrométrie de masse MALDI-TOF à la surveillance des moustiques vecteurs d'arbovirus »
Université de Nouvelle-Calédonie, France
Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie, France
Antsa Rakotonirina s’intéresse à l’entomologie médicale, ou l’étude des insectes, depuis huit ans. D’origine malgache, elle a effectué ses études pré-doctorales à l’Institut Pasteur de Madagascar de 2013 à 2017. Ses sujets de recherche portaient alors sur l’identification des espèces de moustiques et sur la génétique des populations de puce à Madagascar.
En 2018, Antsa Rakotonirina obtient une bourse doctorale du programme Calmette & Yersin pour réaliser sa thèse à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie.
Elle s’intéressait alors à l’apport de techniques d’identification dont la spectroscopie de masse dite MALDI-TOF pour Matrix Assisted Laser Desorption/Ionization Time Of Flight dans la surveillance des moustiques vecteurs d’arborvirus.
Aujourd’hui post-doctorante à l’Institut Pasteur du Cambodge, les moustiques sont toujours au cœur des projets de recherche menés par Antsa Rakotonirina. Elle continue d’identifier des espèces de moustiques et de détecter des micro-organismes dans leur corps grâce à la technologie MALDI-TOF. Dans le futur, elle aimerait travailler sur des thématiques en lien avec la recherche de nouveaux pathogènes chez les moustiques avec l’espoir de réussir à développer d’ambitieux projets en entomologie médicale.
*Dû au contexte sanitaire complexe lié à la pandémie de la Covid-19, seul quatre diplômés ont pu présenter leur recherche à cette occasion sur les six initialement prévus et dont voici les présentations.
**Empêchée